Les candidats retenus et ceux qui livrent une dernière bataille au Tribunal administratif dans l’espoir ténu de retrouver une place au soleil et de se remettre en selle pour la présidentielle d’octobre 2024 ne savent plus à quel saint se vouer pour une stratégie commune à même de trouver le chemin qui fera revenir le pays en arrière.
Pour y parvenir, un seul point figure pour l’heure à leur programme, à savoir comment faire baisser la cote de popularité du Président de la République.
Chose qui ne semble pas donner les résultats escomptés puisque les campagnes de dénigrement et de désinformation opérées sur la Toile et les réseaux sociaux ne trouvent pas l’écho souhaité sur le terrain, dans la vie réelle. Conscients du risque qu’ils encourent, ces candidats, écartelés entre les démarches à suivre pour atteindre leur objectif, ont été conseillés par leurs maîtres penseurs de Montplaisir et leurs bras médiatico-politiques, de resserrer les rangs derrière le candidat qui sera intronisé de nouveau dans la course par le Tribunal administratif et à défaut de soutenir le candidat qui diverge le plus avec Kaïs Saïed et se rapproche au mieux de leurs objectifs. Car ce que craint Ennahdha et son Front du salut, c’est que les efforts des forces de l’opposition partent en vrille lors de ce scrutin. Il n’est pas question non plus de se résigner à user de l’arme du boycott comme seule alternative car il a été prouvé, lors des précédentes échéances électorales, que cette stratégie n’a servi à rien.
Mais la mobilisation des électeurs fera relever le taux de participation et le risque est de voir le candidat Kaïs Saïed gagner ces élections avec un score qui lui conférera encore une fois une légitimité incontestable. Comme des trapézistes sans filet, ils naviguent à vue et essayent d’ajuster une riposte à géométrie variable selon l’évolution de la situation. Au fait, ils ne semblent pas avoir tiré les leçons de la présidentielle de 2019, quand le peuple les a mis hors jeu et qu’ils ont estimé à l’époque que le résultat était ridicule et dévalorisant pour la vie politique. Ces esprits chagrins d’un retour en arrière qui s’escriment vainement à appréhender ces courbes discordantes avec leurs prévisions pour la présidentielle s’interrogent sur l’issue du prochain scrutin et les intentions de vote qui pourraient engager leur avenir politique. En effet, la prochaine échéance électorale pourrait fermer à jamais la porte aux ambitions politiques de ces majors de la politique, qui ont mis les pleins gaz dans leurs campagnes présidentielles mais qui risquent de recevoir une chiquenaude au « goût salé ». La question est maintenant de savoir si ces candidats, qui ont été forcés de céder les clés de la présidentielle en 2019 à un outsider, vont rallier leurs troupes à l’un ou l’autre des candidats en lice pour Carthage ou s’ils vont être contraints de les affronter sous leurs couleurs partisanes. Mais cette quête d’un nouveau positionnement politique fait grincer des dents les acteurs politiques qui risquent de voir leurs militants gagnés par des divisions potentiellement dévastatrices dont ils ont conscience. Et pour cause, cela pourrait mal se terminer à droite comme à gauche, et il serait beaucoup plus difficile pour les uns et les autres de remonter de nouveau les marches.