Toujours présent dans les différentes catégories du Team Tunisie mais très discret, Ali Machani a gravi petit à petit les échelons pour devenir entraîneur-adjoint d’abord de Maher Kanzari puis de Imed Ben Younes au CAB. Nous l’écoutons parler des Cabistes…
Le CAB a joué ces dernières années dans une poule de play-out qui n’est pas digne de son rang ! Comment expliquez- vous ce recul ?
C’est très simple ! L’équipe cabiste a évolué pendant de longues saisons en dehors du Stade 15-Octobre, dans des terrains qui lui sont parfois hostiles ! En outre, la situation matérielle difficile n’a pas arrangé les choses. Puis, on a vu, à chaque fin de saison, une vague de départs de joueurs vers d’autres clubs. Le CAB s’est retrouvé, à maintes fois, vidé donc de sa substance. Cette instabilité récurrente et permanente aussi bien au niveau de l’effectif que de la direction l’a plongé dans le doute d’où cette incapacité à accéder en Play off. Avec le minimum exigé, les Cabistes ont réussi miraculeusement à éviter le purgatoire. Depuis la saison passée, ils vont mieux. Ils ont fini deuxièmes de leur poule et ont disputé la finale de la Coupe de Tunisie. Les progrès sont évidents.
On comprend par là que le CAB va continuer sur sa lancée ?
Tout à fait ! Nous n’avons cessé de répéter que la politique du président du club est de préparer une équipe compétitive. Il s’agit donc d’un projet. Et un projet se construit ! Au CAB, il est en cours de réalisation…
Justement l’équipe cabiste a-t-elle les moyens de faire ce saut qualitatif ?
Oui, je le pense car l’effectif existant a une marge de progression importante. De plus, des joueurs comme Allalah, Rhimi, Akermi, Mideni, Guessmi, pour ne citer que ceux-là, ont acquis une expérience qui est appelée désormais à être consolidée. L’équipe n’a pas de star mais elle tire sa force de son jeu collectif qui se perfectionne tout le temps, en permanence. Bref, la star, c’est le groupe.
Avec le départ de Ben Zitoun à Al Hilal du Soudan, l’attaque ne deviendrait-elle pas moins performante ?
Taieb nous a tirés de pas mal de situations compromises en marquant des buts décisifs. Il mérite largement de passer à un palier supérieur. Je lui souhaite beaucoup de réussite avec sa nouvelle équipe. Maintenant, son départ ne doit pas constituer un handicap au niveau de l’attaque. Ce compartiment de jeu a été renforcé de belle manière. On y trouve Balbouz, Ahmed Amri, Abderraouf Othmani, rétabli de son opération des ligaments croisés, et puis le jeune Rayen Mechergui, un attaquant très percutant que vous découvrirez prochainement. Ce dernier attend d’ailleurs de saisir sa chance. L’attaque du CAB ne repose pas sur un seul joueur. Tout le monde est concerné par le jeu, le résultat, les buts. La solidarité du groupe permet à chacun de se dépenser sans compter pour un intérêt collectif.
Le CAB reçoit, à l’occasion de la première journée, l’USM au Stade 15- Octobre. Le calendrier est-il clément?
Jouer lors de l’inauguration du championnat à domicile est certes un avantage sur le plan moral. Gagner son premier match peut encourager l’équipe à continuer à travailler dans la sérénité pour la suite. Toutefois, rien n’est acquis d’avance quel que soit le nom de l’adversaire ! Une poule à 16 équipes met tous les clubs sur un pied d’égalité. Chacune dispute 15 matches à domicile et 15 autres en déplacement. Aucune d’entre elles n’est favorisée. Il faudra cravacher dur pour mériter un classement honorable…
Par le passé proche, on a constaté que les Cabistes ne savent pas voyager.
Vous avez tout à fait raison. On ne gagne pas souvent hors de nos bases mais nous ne perdons pas beaucoup de matches non plus. Se déplacer avec la ferme intention de gagner est une culture. Ça ne se décrète pas ! Cet état d’esprit s’acquiert petit à petit. Le CAB est en construction et se constitue en l’état une carapace solide. L’expérience aidant, il pourra se présenter sur un terrain adverse en conquérant…
Quel est votre vœu ?
Voir le CAB redevenir cette grande équipe qui joue pour les titres comme celle des années 80 avec les Almia, Zouaoui, Ben Doulet, Mourad Gharbi, Chellouf, Dziri, Shaiek, Baratli, Ben Saïd, ou celle des années 2012-2013 -2014, l’année de la fameuse interprétation de l’article 22 avec Ben Mustapha, Harrane, Hadhria, Zouay, Harbaoui, Youssofa, Chedy Hammami et les autres. Je souhaite au final que tous les Bizertins de la région s’unissent et apportent leur soutien moral et financier au CAB.