Cinq ans déjà, l’association « Tunisian Youth Impact (TYI)» a fait carton plein, ayant à son actif autant de projets et d’actions liés à l’environnement et particulièrement à la cause du climat.
Depuis sa création, TYI s’est frayé un chemin la conduisant vers plusieurs régions où le développement communautaire est tributaire d’un nouveau plan climat local. Certes, ceci implique bien des femmes et des hommes, mais l’engagement des communes importe le plus, vu qu’il faut y avoir une bonne volonté de gérer les affaires de la cité. Afin d’y arriver, il faudrait tout planifier, à l’aune des aléas du climat et des défis de l’aménagement urbain.
« Carbo’Des », qu’en est-il au juste ?
Justement, c’est en quoi consiste le projet « Villes tunisiennes résilientes », entamé, en 2022, à l’initiative de ladite association « TYI », et qui tient aux deux maîtres- mots, à savoir l’adaptation aux impacts du changement climatique et l’atténuation de ses effets d’ordre environnemental, social et économique. Ce projet, qui avait retenu 10 communes relevant de 5 gouvernorats, censées être climatiquement vulnérables, s’agissant de Radès et Mhamdia à Ben Arous, Maâgoula et Zahrat Madiane à Béja, Jendouba et Tabarka relevant de Jendouba, du Kef et Nebeur au Kef, ainsi que Machrak Echams et Telabet à Kasserine, aurait dû être clôturé en décembre dernier.
Son succès témoigné lui a donné l’aval de continuer d’exercer dans la commune de Radès sur proposition de son secrétaire général, avec un nouveau projet « Carbo’Des (Carbone Radès)», et ce, dans le prolongement de celui « Villes tunisiennes résilientes ». Et avec un nouveau bailleur de fonds « South South North (SSN) » qui a succédé à Hivos, l’Ong avait financé la première partie du projet. Ceci étant toujours dans le cadre de « Voices for Just Climate Action (VCA) », ou des voix pour une action climatique juste. Soit en continuité de la même vocation climatique, comme l’a, d’ailleurs, confirmé la cheffe du projet Khouloud Hamrouni, jeune membre dynamique de l’association « TYI ».
D’après elle, l’objectif étant « d’améliorer les stratégies définies dans le plan climat local de la commune de Radès, en calculant l’empreinte carbone d’un aspect environnemental significatif (AES): l’électricité ». Et d’ajouter que cette évaluation a été divisée en deux secteurs : l’éclairage public et les locaux municipaux.
A noter que ce choix « AES » a été déterminé après deux réunions, l’une avec la société civile de Radès, l’autre avec la municipalité de la place. Mais, pourquoi Radès, particulièrement ? Un tel choix, effectué parmi les dix autres communes précitées, intervient en réponse à la demande de son secrétaire général de lui faire un bilan carbone, en guise d’un diagnostic permettant d’analyser les émissions GES.
Comment calculer son empreinte carbone ?
Par définition, « l’empreinte carbone est un indicateur qui vise à mesurer l’impact d’une activité sur l’environnement, et plus particulièrement les émissions de gaz à effet de serre liées à cette activité. Elle peut s’appliquer à une personne (selon son mode de vie), à des ménages, à une entreprise (selon ses activités), un territoire, ou encore à des produits. »
Comment calculer l’empreinte carbone? Yesmine Ben Miloud, du cabinet de conseil spécialisé en changement climatique et durabilité, nous a expliqué la procédure : « On a collecté les factures de la Steg, afin de pouvoir relever la consommation d’électricité de chaque compteur relevant de la municipalité de la place.
Puis, toutes les données recueillies y liées sont intégrées dans un calculateur bilan carbone de l’association de transition bas carbone. Ce calculateur comporte des facteurs d’émission qui nous permettent de transformer la consommation d’électricité en équivalent CO2, soit à des émissions de gaz à effet de serre ».
D’ailleurs, la Tunisie compte, à ses dires, son propre facteur d’émission GES qui la représente.
Et la jeune Ben Miloud de poursuivre sa lecture analytique étayée par des chiffres clés: « On a déduit, en effet, que 89% de l’empreinte carbone à Radès consistent en éclairage public et 11% retenus dans des espaces municipaux, tels que les stades, salles de fête et autres.. En guise d’un bilan annuel, l’empreinte carbone du total de consommation électrique de Radès est estimée, en 2023, à 1.239 t CO2 Equivalent », a-t-elle conclu.
Somme toute, réduire son empreinte carbone est le moyen le plus efficace, si l’on veut lutter contre le réchauffement climatique. A quoi s’en tient ledit projet « Villes tunisiennes résilientes ». Celui de «Carbo’Des » a continué, ce alors, de s’en inspirer, dotant la commune de Radès de son propre bilan carbone. Cela fait partie des moyens de lutte contre le phénomène du changement climatique.