Écrire l’histoire en écartant un sérieux concurrent à l’échelle continentale, le Stade Tunisien en a largement les moyens.
Privé d’espaces face à des Zarzissiens regroupés, beaucoup trop imprécis, et dangereux en de rares occasions, le Stade s’est donc contenté de ce premier point de la saison en déplacement, et devra à présent s’appuyer sur les quelques séquences intéressantes développées à Zarzis pour contrecarrer à terme les plans de l’USMA de Nabil Maâloul dans le cadre du 2e tour de chauffe de la C3. Ce faisant, si l’on rembobine la dernière sortie stadiste, l’on note qu’en manque de solutions au niveau offensif, pour son entrée en lice locale, le Stade n’est parvenu qu’en de rares occasions à faire frémir le camp d’en face. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais bien que jouant plus haut que son adversaire, le Onze de Maher Kanzari n’est pas parvenu à percer le solide bloc défensif des «Sang et Or» du Sud. Bien au contraire même, c’est l’ES Zarzis qui a profité des nombreuses approximations et parfois largesses Stadistes pour mener au score durant les trois quarts du match. Tout n’est pas à jeter au Stade, cela dit, loin de là. Une contre-performance, fût-elle en déplacement, fait partie du lot de tout le monde, cendrillons, ambitieux, valeurs sûres et prétendants traditionnels. Bref, le Stade a de quoi nourrir certains regrets, mais il doit à présent s’armer davantage de confiance et peut- être d’humilité parfois, même si son statut d’équipe frisson, acquis de haute lutte la saison passée, lui donne le droit de viser plus haut que le gros des troupes de la L1. Aujourd’hui, d’aucuns s’accordent à dire que le Stade est encore en chantier, mais il sait parfaitement où il va, même après les départs de Ben Abda, Khadhraoui et Haithem Jouini. Globalement dominateur à Zarzis mais surtout maladroit, il a fini par laisser échapper le match face à des Zarzissiens courageux et volontaires. Aujourd’hui, sommes-nous pour autant sévères pour ne pas dire intolérants avec le Stade, à l’approche du rendez-vous face à l’USM Alger ? Non, pas vraiment, car en amont, il flotte toujours une ambiance particulière chez les valeurs sûres de notre élite, quand la Ligue 1 fait son retour dans la chaleur de fin d’été, bercée pour le cas du ST par les attentes d’un large public, actuellement partagé quant à l’aptitude de ses préférés à écrire l’histoire et à passer à la phase des groupes de la Coupe de la CAF. En football, il suffit d’un ballon qui ricoche, d’une absence ponctuelle de lucidité face au but, d’un faux rebond, d’une mauvaise appréciation arbitrale pour tout remettre à plat en attendant la prochaine sortie de l’équipe. Ce n’est pas productif, mais c’est là le contre-coup d’une contre-performance. Tenu en échec par l’ESZ, le ST a donc payé son manque d’efficacité.
S’armer de lucidité
Très ambitieux en cette avant-saison, et dès les premiers balbutiements de la C3, le ST a, certes, manqué une réelle occasion de ramasser trois points en L1, mais il doit à présent se projeter sur le match suivant, là ou il n’aura pas droit à l’erreur face à un concurrent coriace et réputé. Sur ce, toujours volet enseignements du dernier déplacement des Bardolais dans le cadre du préambule du championnat, si certains parlent ces derniers jours d’un collectif trop passif et victime de trous d’air assez inquiétants, d’autres vont directement viser les individualités. À cause de qui ? Là, les projecteurs se braquent immédiatement sur la ligne d’attaque, un compartiment qui doit se montrer davantage lucide. Ne pas trop charger les jeunes toutefois. Les Rayan Smaali, Khalil Ayari et Sajed Ferchichi, pour ne citer que ce trio, sont plus que enthousiastes, mais pas toujours à l’aise dans l’exercice de la finition. Cependant, il ne faut pas s’y tromper. Non seulement, l’avenir leur appartient, mais en plus, miser sur ses aspirants apprentis ne doit pas faire peur car l’investissement sera forcément rentabilisé si les tenants stadistes s’arment de patience. Pour le reste de l’effectif enfin, si certains tauliers ont beaucoup couru pour récupérer le ballon face à l’ES Zarzis, à l’image de Ghazi Ayadi et Oumarou, d’autres ont manqué de maîtrise technique, à l’image de certaines ouvertures ou remises au destin aléatoire. Bref, si le Stade de Berrima, Zghada, Amath Ndao, Mejri, Kadida et Béji, a fini par abandonner deux points précieux contre l’ESZ, il doit à présent corriger les imperfections entrevues ça et là, lors de cette première sortie à l’échelle locale, et peaufiner ce qui doit l’être au niveau des trois compartiments du jeu, s’il veut frapper un grand coup contre l’USMA. Sans conteste, à ce stade de la compétition, le Stade Tunisien a les moyens de grandir davantage et d’espérer par la suite revoir ses ambitions à la hausse en Coupe de la Confédération.