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L’Etat social : Après la conception, place à la réalisation

 

Les subventions devraient être dirigées vers ceux qui en ont vraiment besoin. Selon la Banque mondiale, sur 100 dinars de subventions, seuls 12 dinars atteignent la population ciblée. Le reste va à la population qui n’en a pas besoin, d’où l’éternelle question de l’identifiant unique (IU) pour tous, ou autre méthode statistique pour améliorer l’efficacité de ces aides indirectes.

L’Etat social est un concept qui est en train d’opérer un retour en force après avoir été délaissé, durant les dernières années, ce qui fait le bonheur des catégories à faible revenu, parmi la population tunisienne suite aux affirmations réitérées par le Chef de l’Etat quant à la nécessité de mettre en place cette approche. Et faire du volet social une option constante des politiques publiques afin de garantir la justice sociale et redresser la situation des entreprises et des établissements publics.

Il est à rappeler que ledit concept de l’Etat social a été clairement et officiellement inscrit dans les textes de la Constitution de 2022, reflétant la vision de Kaïs Saïed dans le but de protéger les droits économiques et sociaux des citoyens. 

Contacté, M. Skander Ounaïes, professeur universitaire en économie et ancien conseiller économique au Fonds souverain du Koweït (KIA), a bien voulu apporter un éclairage sur ledit concept, en précisant que «l’Etat social ou mieux Etat Providence a été longtemps utilisé surtout dans les années de reconstruction après-guerre en Europe, et ce, jusqu’à la crise des années 1973-1974, où il devenait très difficile de continuer à financer des dépenses sociales toujours plus lourdes, mais utiles à moyen terme»

Les subventions devraient être dirigées vers ceux qui en ont vraiment besoin

Pour le cas de la Tunisie, les dépenses de subventions de certains produits de base constituent une charge lourde pour le budget. Actuellement, les subventions et transferts sociaux ont augmenté de 10,6% au premier semestre 2024, selon les chiffres du ministère des Finances et de la Banque centrale de Tunisie (BCT), et devraient continuer à augmenter d’ici la fin de l’année, alors que les dépenses d’investissement s’établissent au 1er semestre en recul de -8,9% (taux de croissance annuel moyen de janvier à juin 2024).

C’est dire que les subventions devraient être dirigées vers ceux qui en ont vraiment besoin. D’ailleurs, selon la Banque mondiale, sur 100 dinars de subventions, seuls 12 dinars atteignent la population ciblée. Le reste va à la population qui n’en a pas besoin, d’où l’éternelle question de l’identifiant unique (IU) pour tous, ou autre méthode statistique pour améliorer l’efficacité de ces aides indirectes.

Selon notre spécialiste, deux points majeurs devraient être pris en compte; le meilleur moyen de financer une politique de subventions reste l’application d’une réelle réforme fiscale, tout en se penchant sur une nouvelle politique de l’offre au lieu de continuer à verser des montants à fonds perdus qui coûtent cher à la collectivité…»

Ainsi, après l’adoption de cette approche dans les textes, l’Etat passe à l’étape de la concrétisation dans la mesure où les divers mécanismes de l’Etat, les ministères, les institutions publiques et les collectivités territoriales mobilisent les moyens dont ils disposent pour permettre aux citoyens de bénéficier, de manière équitable, de leurs droits et d’une répartition juste des richesses, par le biais des services dans les domaines sensibles, à savoir la retraite, la vieillesse, les assurances et l’invalidité.

La Tunisie dotée de bonnes pratiques dans la promotion du travail décent

En tout état de cause, cette approche est passée de l’état de vœu pieux et de simple projet à celui de la réalité. Le dernier rapport onusien attestant, d’une manière franche, des progrès obtenus par notre pays en la matière.

C’est la directrice générale de l’Observatoire national de la migration (ONM) relevant du ministère des Affaires sociales, qui a précisé que le rapport du rapporteur de l’Organisation des Nations unies sur le suivi de la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières pour 2022 «a classé la Tunisie parmi les pays ayant les meilleures pratiques en matière de promotion du travail décent et équitable et de préservation des vies humaines».

Cette distinction témoigne des efforts de la Tunisie dans la mise en œuvre des 23 objectifs du Pacte mondial et rappelle l’initiative du Président de la République sur «le processus de Rome», dont l’un des principaux objectifs est la mise en place de voies de migration régulières, outre le «Pacte pour les compétences» financé par l’Union européenne ayant pour objectif de faciliter la circulation des spécialistes et autres cadres.

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