La disponibilité de l’eau en Tunisie a régulièrement diminué au cours des deux dernières décennies, faisant de la Tunisie l’un des pays de la région Mena qui souffrent le plus de la pénurie d’eau.
D’après une étude intitulée «vers un nouveau modèle économique fondé sur la croissance verte et le développement durable en Tunisie », réalisé par l’expert Adel Ben Youssef, expert international en matière de transitions numérique et écologique, la situation actuelle se caractérise par une surexploitation des nappes phréatiques, une faible mobilisation des eaux de surface et des pollutions de certaines nappes. 80% des eaux mobilisées sont encore à destination d’une agriculture peu économe en eau et avec des méthodes technologiques peu élaborées. Cette allocation des ressources hydriques semble ne plus tenir dans un contexte de raréfaction de celles-ci.
Selon l’expert, «la stratégie Eau 2050 est une clé de voûte pour la viabilité des activités économiques tunisiennes. La durabilité de l’économie et la sécurité alimentaire du pays dépendent largement de la capacité du pays à mettre en œuvre cette stratégie ».
Le nouveau modèle économique tunisien ne peut se mettre en place sans la réalisation des objectifs de la stratégie Eau 2050.
Une agriculture intelligente, soutenable et résiliente au changement climatique
Environ 47% des terres agricoles en Tunisie sont menacées par l’érosion qui a pour conséquence de réduire la couche arable de manière organique et de réduire ainsi la fertilité des terres qui ne cesse de baisser. « Cela pose de nombreux défis aux villes et au gouvernement qui sont confrontés à la problématique de la sécurité alimentaire de manière de plus en plus importante ».
Et d’ajouter : «Bien que l’agriculture soit un secteur économique important en Tunisie, elle n’a pas encore adopté de pratiques durables et modernes. Les initiatives pour une agriculture intelligente, durable et résiliente sont très faibles ». Les plans et stratégies pour l’agriculture n’assurent pas sa transformation en un secteur intelligent et durable. Cela conduit à une utilisation inefficace des ressources et menace ainsi la réalisation des activités agricoles.
Dans le cadre d’un nouveau modèle économique et social vert en Tunisie, « il est important d’adapter les pratiques agricoles aux nouvelles donnes climatiques. Utiliser pleinement les possibilités des nouvelles technologies pour l’optimisation des ressources, voire passer à une agriculture plus proche des centres de consommation (agriculture urbaine) ».
Notons que le potentiel de la Tunisie en matière d’agriculture climato-intelligente est immense, mais faiblement exploité de nos jours.