«Dust in the wind» de Selim Ben Cheikh à partir du 4 octobre à la galerie Musk and Amber : La peinture, un récit de vie

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«La peinture est formée à partir de milliers de points en suspension, qui rejoignent la toile, en créant des surfaces colorées, des surfaces que j’essaie de moduler, de faire varier en jouant avec l’intensité des jets de peinture, leurs directions…», souligne Ben Cheikh.

Musk and Amber Gallery abrite à partir du 4 octobre l’exposition personnelle de l’artiste Selim Ben Cheikh. Intitulée «Dust in the wind / » et curatée par Rachida Triki, l’exposition est la concrétisation d’un projet qui remonte à 2020. «Le concept le plus répandu à l’époque était celui de la distanciation sociale. Un concept qui m’a interpelé, m’a intrigué, et, si on prenait du recul, a opéré une distance critique vis-à-vis des choses, des concepts, des dogmes», note dans ce sens l’artiste et d’ajouter: « La distanciation m’a interpelé en tant que processus intellectuel qui mettrait tout à plat (J’ai toujours gardé en moi cet étudiant fasciné par les thèses dadaïstes, qui voulaient faire table rase du passé et questionner les concepts fondateurs de l’art) et qui permettrait une sorte de distance critique avec nos acquis, nos dogmes, la tradition, et c’est là que je me suis penché sur mon rapport à la peinture, mon rapport à la disparition et à l’effacement». Dans ce sens, l’artiste explique qu’il tenait absolument à ce que le contact de la peinture et de la toile soit indirect, en créant une sorte de nuages de peinture en suspension dans l’air, des nuages de poussière, qui vont se décanter avec la gravité, la pesanteur pour rejoindre en partie la surface de la toile tendue, immaculée de blanc, posée horizontalement sur le sol. La peinture, note-t-il encore, est formée à partir de milliers de points en suspension, qui rejoignent la toile, en créant des surfaces colorées, des surfaces que j’essaie de moduler, de faire varier en jouant avec l’intensité des jets de peinture, leurs directions… Un travail qui relève de la recherche et de l’expérimentation, une approche chère à l’artiste, qui a pris le temps de mûrir et dans le concept et dans la pratique et qui vaut réellement d’être vu et vécu. Né en 1979 à Akouda où il vit et travaille actuellement, Selim Ben Cheikh est diplômé de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis, où il obtient un master en 2003. Il poursuit ensuite ses études à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et décroche une licence en Esthétique et Sciences de l’Art. Ses premières recherches ont souvent été liées à la nécessité de traduire visuellement les forces de gravité, de tension et de pression.  Il en a exposé les fruits entre 2005 et 2007, entre autres en France, à Paris, à travers trois expositions personnelles : «Humain tout simplement» (mars 2005) à la Cité Universitaire Internationale ; «Ballet Mécanique» (avril 2006), à la Cité Universitaire Internationale de Paris ; et «Dialogue» (juin 2007) à la Fondation Le Corbusier. Il expose régulièrement à Tunis depuis 2012, où l’on a pu découvrir ses travaux avec ses expositions en solo:  «Obliques» en mars 2014 à la galerie Gorgi, «Ijtihad» en mars 2017 à la galerie Ghaya et «Incertitudes» en septembre 2017 à La Boite. Ses recherches récentes interrogent la photographie, la peinture, le rapport du corps à l’œuvre, la notion de trace, tout en s’intéressant à la poussière et au grain. Et c’est dans la continuité dans ce travail de recherche que s’insère sa nouvelle exposition «Dust in the wind / »

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