Accueil Culture Clôture de la Présidence tunisienne du XVIIIe Sommet de la Francophonie : Repenser le monde à travers la culture

Clôture de la Présidence tunisienne du XVIIIe Sommet de la Francophonie : Repenser le monde à travers la culture

 

La direction générale de la Diplomatie économique et culturelle relevant du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a organisé, le 27 septembre 2024, un colloque à l’occasion de la clôture de la Présidence tunisienne du XVIIIe Sommet de la Francophonie, entamée il y a deux ans.

En marge de cet événement, l’Académie diplomatique internationale de Tunis a accueilli des universitaires tunisiens, des ambassadeurs et des représentants du corps diplomatique de nombreux pays francophones pour des interventions et des débats sous le thème «L’insularité dans la littérature francophone : Ouverture sur l’autre ou repli». Ce rendez-vous incontournable  est particulièrement marqué par un hommage à l’île de Djerba qui a abrité le XVIIIe sommet de la francophonie et coïncide avec le premier anniversaire de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Redonner à la culture sa vraie place

Le colloque, tenu en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie(OIF), L’Alliance française de Tunis et le Groupe des ambassadeurs francophones, a été inauguré par l’intervention de M. Mohamed Ben Ayed, secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires Étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Étranger. M. Ben Ayed a indiqué que «cette rencontre souligne l’engagement de notre pays à soutenir toute initiative qui vise la promotion de l’échange au sein de l’espace francophone, tel que reflété dans la déclaration de Djerba». Cette île «si chère aux Tunisiens et aux Méditerranéens d’une manière générale en tant que symbole de tolérance et de symbiose» comme l’a qualifiée M. Ben Ayed a abrité en novembre 2022 le XVIIIe Sommet de la Francophonie en présence des Chefs d’Etat et de gouvernement francophones à Djerba. M. Ben Ayed a poursuivi en rappelant que «la Tunisie, qui fait partie des pays des fondateurs de l’OIF, est fidèle et attachée à ses valeurs et qu’elle a toujours plaidé pour la promotion de la culture de paix et l’instauration d’un dialogue fondé sur le respect mutuel. C’est la langue française qui permet cet échange et elle contient plus de 500 mots arabes».

M. Ben Ayed a insisté dans ce contexte sur l’importance de la culture et qu’il faut lui redonner sa vraie place. Ce colloque, comme il l’a expliqué, complète la table ronde sur les industries culturelles et créatives (ICC) et l’entrepreneuriat créatif dans les pays francophones qui a eu lieu à Tunis en juin 2024. En effet, le rôle de l’OIF ne se réduit pas aux volets politique et Economie. Elle réunit 88 Etats et gouvernements. Le français qui est parlé par 321 millions de personnes dans le monde est la langue officielle de 32 pays. Il est la langue seconde en Tunisie, présente même dans notre dialecte, et la 2e langue des organisations internationales. Dans ce contexte actuel mondial particulièrement sensible, la «diplomatie culturelle» tient un rôle important pour innover et pour transmettre notre culture avec ses spécificités.

La séance inaugurale s’est poursuivie avec les interventions de M. Mourad Belhassen, chargé de la direction générale de la diplomatie économique et culturelle, Mme Lorraine Diguer, l’ambassadrice du Canada en Tunisie et présidente du groupe des Ambassadeurs francophones (GAF), Mme Anne Guéguen, l’ambassadrice de France en Tunisie et Mme Houa Acyl, représentante de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en Afrique du Nord qui ont souligné l’importance de cet échange pour «créer des amitiés». Mme Anne Guéguen a exprimé à cette occasion «une pensée à Gaza dans le fracas du monde d’aujourd’hui».

Un moment de création, de rassemblement et de partage autour de la littérature

Comme «il n’y a pas de véritable diplomatie sans l’énergie que  donne la littérature», comme l’a mentionné professeur Samia Kassab Charfi, le colloque a été animé par des universitaires tunisiens autour de la «Francophonie et archipélisation» et «identité et altérité dans la littérature insulaire».

Des vidéos ont été projetées sur Djerba, ou l’île de rêve comme on aime bien l’appeler, qui a toujours été un carrefour de commerce et une terre d’accueil. Maltais, Grecs, Français et Italiens, c’est un mélange de cultures qui constitue son charme et sa spiritualité. Plus qu’une situation géographique, Djerba symbolise des exceptions ethniques et religieuses et un rapport particulier avec le monde. Un patrimoine riche et une histoire plurimillénaire comme Homère l’a évoquée à partir du VIIIème siècle av. J.C, dans son Odyssée lors de la visite d’Ulysse à l’île. L’intense poésie des barques des pêcheurs et les foutas colorées sont encore une source d’inspiration pour les écrivains et les artistes. La ville de Houmt Souk, située sur l’île de Djerba en Tunisie, est jumelée avec plusieurs villes, dont Ithaque en Grèce. Le jumelage entre ces villes vise à promouvoir les échanges culturels, économiques et sociaux, renforçant ainsi les liens d’amitié et de coopération entre les deux communautés.

L’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco est une reconnaissance internationale de sa valeur et un témoignage d’un mode spécial d’occupation d’un territoire insulaire.

M. L’ambassadeur de la République Démocratique du Congo a également intervenu par une présentation poétique et musicale sur l’île d’Idjwi, un havre de pays en dépit des violences qui sévissent dans le reste du pays.

C’est sa vie artistique riche, notamment les chansons populaires d’éveil de conscience, qui la préserve.

Notons que la Tunisie va passer le flambeau à la France, comme le Sommet de la Francophonie 2024 se tiendra à la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts le 4 octobre 2024, puis se poursuivra à Paris le 5 octobre.

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