Dans la foulée des festivités marquant la Journée mondiale de la mer, l’Ommp vient d’organiser, jeudi dernier à Gammarth, une journée de réflexion sur le thème proposé par l’Organisation maritime internationale (OMI): «Naviguer vers l’avenir : la sécurité d’abord ! ».
Chaque dernier jeudi de septembre, les organisations à vocation maritime et portuaire célèbrent la fête de la mer. L’Office de la marine marchande et des ports (Ommp), sous la tutelle du ministère du Transport, ayant un rôle efficace dans le secteur du transport maritime et portuaire, a insisté sur la nécessité de sécuriser les échanges commerciaux entre les pays du monde entier, à la lumière des défis liés à leur développement et assurer des conditions de navigation sûres pour les équipages et les navires. Il a fait d’une pierre deux coups : relancer le débat sur les notions essentielles de sécurité et de sûreté dans la navigation maritime et l’activité portuaire, mais aussi centraliser les nouvelles orientations sur le plan environnemental et les nouveaux horizons pour la Tunisie bleue de demain.
Mme Khaoula Belakhdhar, présidente-directrice générale de l’Ommp, a évoqué l’émergence d’une plateforme permettant aux autorités portuaires de communiquer avec tous leurs agents en mer, dans les ports et à bord des navires. « Le transport maritime aspire au meilleur en s’appuyant sur les nouvelles technologies et innovations et sur le développement rapide des techniques de transport maritime, qui sont des techniques plus respectueuses de l’environnement, notamment en améliorant l’utilisation de l’énergie par les navires, les carburants alternatifs et les technologies nécessaires à leur production. Tous ces éléments jouent un rôle important dans la transition écologique du transport maritime », indique-t-elle. Et de poursuivre, « les énergies renouvelables et les nouvelles technologies contribueraient à rendre les ports plus harmonieux et plus efficaces avec l’environnement, et le développement du numérique ne contribue pas seulement à réduire la durée du séjour des navires, mais aussi à rendre le transport maritime ami de l’environnement, grâce à une utilisation appropriée des ressources et la consommation d’énergies ». Du reste, beaucoup de projets concernent la sécurité maritime au sein de l’Ommp.
Vers des ports de commerce verts
Mme Belakhdhar a fait une révélation au sujet du projet de construction de 6 digues en zone maritime pour protéger les côtes de l’érosion marine et les terrains bas de l’envahissement par la mer. Une digue étant un ouvrage d’ingénierie hydraulique destiné à faire barrage aux eaux. Un projet d’envergure qui a germé en décembre 2023 et qui va s’accélérer et développer de nouvelles concrétisations, avec la naissance de la première digue en août prochain à Tunis. La dernière digue est prévue pour fin octobre 2025. Elle a insisté sur le fait de sensibiliser davantage à l’importance des services du secteur du transport maritime et à son lien étroit avec le système de sécurité, de sûreté et d’environnement. En effet, il est urgent de remédier aux carences en matière de transport et de plans de lutte contre la pollution maritime et d’introduire de nouvelles technologies pour un meilleur transport maritime. Auparavant, Mme Asma Shiri a appelé à une coordination étroite entre les différents ministères et structures concernés dans le but de « garantir que notre système national de sécurité maritime soit conforme aux exigences fixées par le système et l’Organisation maritime internationale et d’enregistrer le niveau minimum de non-conformité lors du processus d’examen ». Réaliser la transition vers des ports de commerce verts et adapter notre flotte commerciale en apportant des modifications à ces navires pour réduire leurs émissions de gaz et en choisissant des carburants alternatifs ou en programmant le renouvellement progressif de cette flotte, afin qu’elle ne soit pas empêchée d’accéder aux ports étrangers et en travaillant à fournir les fonds nécessaires à l’option qui sera retenue.
Pour une stratégie nationale
La sécurité des marins- pêcheurs et des bateaux de pêche est également importante. Il s’agit également d’une préoccupation présidentielle visant la sécurité maritime, compte tenu du nombre alarmant d’accidents auxquels ces navires sont exposés en raison des dangers de la navigation et du manque de respect des règles de sécurité en vigueur, tout en renforçant la sécurité de ces navires et en qualifiant leurs équipages dans le domaine de la sécurité maritime. Il faut, insiste Mme Shiri, que la Tunisie soit à la hauteur des exigences internationales en matière de navigation maritime et portuaire dans toutes ses composantes, appelant à une stratégie nationale concertée pour mener à bon port les nouvelles missions auxquelles la Tunisie s’est astreinte. Les professionnels du secteur portuaire tunisien sont invités, à cette occasion mondiale, à mieux s’organiser, capitaliser sur leurs expériences acquises, échanger leur expertise et nouvelles technologies, tout en renforçant leurs compétences requises. Car, l’élément humain est considéré comme le maillon le plus important du secteur de la navigation maritime et des ports. Par ailleurs, un accent a été mis sur la portée des accords internationaux Solas, Marpol et le Code ISPS, de par leur engagement à protéger le secteur du transport maritime, des navires et les vies à bord. Il y a là urgence d’encourager les investissements dans les technologies de transport et l’efficacité des services qu’elles fournissent, parallèlement aux projets d’infrastructures portuaires initiés et achevés, tels que l’extension du port de Radès, le plan de développement du port de Skhira et le port en eaux profondes d’Enfidha, et bien d’autres projets. Le message du secrétaire général de l’OMI, Arsenio Dominguez, semble être plein d’engagement et de détermination: « Quand nous pensons à la sécurité dans le secteur maritime, la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (Convention Solas) est l’une des premières choses qui vient à l’esprit. 2024 marque ainsi le cinquantième anniversaire de son adoption. Pourtant, nous ne devons pas verser dans l’autosatisfaction ». Selon lui, le thème choisi cette année « Naviguer vers l’avenir : la sécurité d’abord ! » est un appel à conjuguer plus d’efforts pour que nous restions au diapason des transformations en cours dans le secteur des transports maritimes.