Au premier regard, les œuvres exposées sur les cimaises nous plongent dans l’univers de l’artiste, qui nous convie à son «entrée en matière» : pigments puisés à même le sol, cartons de récupération, sable, surfaces brûlées.
A la fin du XVIIIe siècle, le mathématicien et chimiste Antoine de Lavoisier écrivait : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme».
Dans cet adage apocryphe, Saad ne le contredit pas, mais prouve que toutes ses œuvres sont matière à réflexion, voire une réflexion sur les matières elles-mêmes. Les travaux exposés reflètent un état de recherche confronté au « rien ne se crée », où l’on peut créer à partir de rien.
Si l’œil n’est pas averti, ce « rien » n’est pas forcément le vide, mais n’est-ce pas justement ce vide qui donne sa forme au vase ? affirmait Georges Braque. Et tout ce vide autour des œuvres ne leur donne-t-il pas vie, ne participe-t-il pas à sa vision picturale ?
Saad Mhazras donne un titre à son parcours, du «guerbisme» au «galaxisme». Il n’a jamais chassé son naturel, car c’est ce dernier qui revient au galop, nous montrant une panoplie colorée, des créations venues du Sud.
Là où la pierre rencontre le palmier, où l’eau côtoie l’argile, où l’herbe s’abreuve dans son jardin secret, là encore, où son jardin se crée.