La hausse exponentielle des prix des denrées alimentaires de première nécessité se poursuit. Habitués aux fluctuations des prix, entre hausse et baisse, à l’augmentation continue du coût de la vie, éprouvés par l’inflation galopante, les consommateurs peinent de plus en plus à joindre les deux bouts. Les familles vulnérables et à faible revenu vivent avec et cherchent à s’adapter en usant de tous les subterfuges pour boucler les fins de mois. Il n’y a qu’à faire un tour dans les marchés et souks pour mesurer la tension qui règne entre les consommateurs et la pression qu’ils subissent, suscite une inquiétude croissante pour leur pouvoir d’achat. Hormis certains produits de base subventionnés dont le prix est préalablement fixé par l’Etat, presque aucun produit n’est épargné par l’inflation. Entre hausse des prix et pénuries alimentaires inscrites dans la durée, les ménages subissent le diktat des spéculateurs. En dépit des différentes actions menées par les pouvoirs publics dans le but de débusquer les acteurs à l’origine de cette situation, les réseaux de la spéculation continuent à imposer leur diktat sur les marchés. Il est clair que la persistance de la hausse des prix est liée à l’effet de la spéculation, dans la mesure où le marché reste déstructuré. La stabilisation des prix, notamment des produits alimentaires de grande consommation, est une priorité pour l’exécutif. En plus d’agir sur l’offre, les pouvoirs publics doivent se pencher désormais sur les circuits de distribution qui demeurent déstructurés à travers la mise en place de nouveaux mécanismes destinés à mieux contrôler les canaux d’approvisionnement du marché. Une nécessité qui a d’ailleurs été souligné par le président Kais Saïed qui a mis en avant la nécessité de réguler les marchés mais aussi de déployer la grande distribution. Il a insisté sur la nécessité d’adopter des mesures fermes pour lutter contre le monopole et la spéculation qui pèsent lourdement sur les prix des produits de première nécessité, affectant autant les producteurs que les consommateurs. Il a appelé à renforcer les actions de lutte contre le monopole de manière continue, dans toutes les régions de la Tunisie, afin de briser les circuits de distribution illégaux, qui impactent les prix au détriment des agriculteurs et des consommateurs. L’Etat demeure ainsi intransigeant avec ceux qui manipulent les prix des produits de première nécessité. Il est primordial aujourd’hui d’endiguer les pratiques spéculatives et de lever toutes les contraintes pour assurer un approvisionnement équilibré. Le dysfonctionnement des circuits de distribution, la spéculation, la mauvaise gestion des stocks, les pratiques anticoncurrentielles au sein des filières de distribution sont autant de facteurs aggravants et qui castrent les efforts de l’Etat pour atténuer l’envolée des prix à défaut de la juguler.