Les élections américaines mettent toutes les actualités du reste du monde derrière le rideau. C’est naturel et évident. Le suspense sur l’issue des élection est à son comble, l’écart est trop serré pour savoir qui des deux candidats va l’emporter. Les informations sur le Moyen-Orient prennent beaucoup moins de place sur la scène politique, c’est logique. Pourtant, la guerre que mène l’occupant n’a pas cessé d’avancer au Liban. Une dizaine de frappes ont été menées par Tsahal sur la banlieue sud de Beyrouth. Ces frappes sont survenues quelques heures après la visite de deux émissaires américains à Al Qods, qui ont tenté de négocier une issue à la guerre.
Gaza vit encore sous les bombes, l’aviation de l’Etat voyou poursuit ses agressions, de nouvelles frappes ont fait 31 morts ; les chars continuent à raser ce qui reste des territoires, à détruire des bâtiment et les hôpitaux ; l’armée de l’occupation concentre depuis quelques jours son offensive dans le Nord, sept frappes aériennes ont visé jeudi Jabalia, Beit Lahia et Gaza-ville, la machine de guerre fonctionne à plein régime. La population est exposée à un risque imminent de maladies. L’ONU parle désormais d’apocalypse.
Vraisemblablement, le dernier acte de Biden serait de sauver la face en tentant le dernier essai : instaurer une trêve au Moyen-Orient.
Blinken, le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, retourne dans la région (pour la… 11e fois). Sa tentative a bien évidemment échoué et ce n’est nullement une surprise, son diagnostic ressemble à tous points de vue à ce qu’il avait déclaré à l’issue de ses précédentes visites : « Les discussions avaient bien progressé. Nous avons encore du travail à faire», dit-il, appelant à «une solution diplomatique, y compris via un cessez-le-feu». Le voilà qui ajoute la banalité à la banalité.
Biden persiste, il dépêche deux nouveaux émissaires pour tenter d’arracher une trêve avant les élections du 5 novembre. Résultat : échec cinglant.
Ne cherchez pas le coupable, il est le même qui a saboté toutes les solutions de paix, toutes les tentatives de trêve ; lui, le responsable de la mort de plus de 43 mille Gazaouis, ni les morts ni les règles morales de la communauté internationale, encore moins les recommandations de son maître de Washington, n’ont usé ses convictions et son entêtement. Il s’agit de Benyamin Netanyahu.
Sa réponse aux deux émissaires américains est la même qu’il a toujours défendue : « Les armées terroristes ne seront plus à nos frontières. Le Hamas ne contrôlera plus Gaza et le Hezbollah ne s’installera pas à notre frontière nord dans des positions permettant d’envahir Israël », a-t-il déclaré.
Evidemment, le sempiternel argument « Israël a le droit de se protéger » est toujours invoqué.
Deux millions de Gazaouis en état de mort lente, sans toit, sans nourriture, sans eau, sans médicaments errant dans un territoire apocalyptique qui vont envahir un pays surarmé…
C’est à croire que le monde marche sur la tête.