Le Conseil bancaire et financier (CBF), acteur clé du secteur financier tunisien, a accueilli aujourd’hui 6 novembre 2024 la cérémonie officielle de lancement d’un programme de formations inédit à destination des gestionnaires de sociétés communautaires.
Cet événement, organisé au siège du CBF, constitue une étape décisive dans le soutien aux entreprises locales, véritables moteurs de la dynamisation de l’économie nationale. La rencontre a réuni de nombreuses personnalités, dont Néji Ghandri, président du CBF, Riadh Chaoued, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, et Hasna Jaballah, secrétaire d’État chargée des Sociétés communautaires, ainsi que des représentants des banques partenaires du Fonds de financement des sociétés communautaires, à savoir BTS, BTE, Attijari Bank, Amen Bank, Biat, STB, BH Bank, Ubci et Zitouna Bank. Des porteurs de projets communautaires, des médias et de nombreuses autres personnalités étaient également présents. Ce programme de formation vise à renforcer les compétences des gestionnaires de ces sociétés, souvent confrontées à des défis de gestion et de développement.
L’engagement des banques pour l’économie solidaire
À cette occasion, Néji Ghandri a souligné que l’un des principaux objectifs de ce programme est de faciliter l’accès au financement bancaire, avec une contribution importante de l’État à cet égard. Cependant, ce qui revêt la plus grande importance, c’est la formation et l’accompagnement des nouveaux porteurs de projets communautaires, assurés par des experts dans le domaine. D’autres sessions de formation seront également proposées dans le cadre de ce programme.
“En tant que secteur bancaire, nous sommes pleinement engagés à financer ce projet, car nous sommes convaincus de son impact positif sur l’économie sociale et solidaire”, a-t-il déclaré.
Pour sa part, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, qui a défendu la nécessité de la formation, a ajouté : « les sociétés communautaires ne sont pas des organisations caritatives. Ce sont des institutions économiques à vocation sociale, qui opèrent selon des règles, des lois, des procédures bien établies… ».
Selon lui, un marché et une démarche collective et solidaire guideront l’avenir de ces entreprises. Ces dernières présentent un véritable avantage social en créant des emplois, en générant de la richesse et en favorisant le développement des citoyens, tout en réduisant les disparités régionales et en contribuant à la justice sociale.
Chaoued a également précisé que certaines banques n’avaient pas encore conclu d’accord avec le ministère, mais qu’une ligne de financement était déjà prévue pour 2025. « J’espère qu’un mémorandum d’accord sera signé avec les autres établissements bancaires », a-t-il ajouté. Enfin, le ministre a souligné que des progrès législatifs étaient en cours, tout en précisant : « Nous ne sommes pas encore au stade de l’évaluation des résultats. »
De son côté, Hasna Jaballah, a indiqué que l’initiative de formation est d’une grande importance, car elle permettra de renforcer les capacités des porteurs des projets communautaires en matière de gouvernance. “Il s’agit notamment de développer leur capacité à anticiper les risques avant qu’ils ne surviennent, ainsi que de mettre en place une stratégie de gestion solide, en s’inspirant des grandes entreprises. Ce nouveau modèle économique visera à garantir la souveraineté du peuple, qui est indissociable de la souveraineté nationale, afin que les porteurs de ces projets deviennent de véritables décideurs. Au sein de ces entreprises, la prise de décision sera participative, ce qui contribuera à la fois à la justice sociale et économique et à l’instauration d’une nouvelle éthique”, a-t-elle expliqué.
Il est important de rappeler que la BTS a financé 33 sociétés communautaires à travers le pays, avec des investissements totaux de 9,6 millions de dinars, dont 15 sont déjà opérationnelles.
Ce programme de formations, qui se déroulera sur plusieurs mois, couvrira des thématiques clés comme la gestion financière, la stratégie et la gestion des projets (de la planification à l’exécution), le développement durable et la gestion des ressources naturelles. Il permettra d’aider les porteurs des projets à renforcer la compétitivité des entreprises locales, créer des emplois et favoriser l’inclusion sociale, tout en transformant durablement l’économie nationale.