Accueil Economie Construction automobile – Emission de CO2 : De nouvelles exigences à partir de janvier 2025

Construction automobile – Emission de CO2 : De nouvelles exigences à partir de janvier 2025

 

Face au renforcement des normes européennes sur les émissions de CO2, les constructeurs automobiles européens pourraient payer de lourdes compensations, fermer des usines, ou bien augmenter les prix de leurs voitures à essence.

En Europe, les constructeurs automobiles sont tenus de respecter une moyenne annuelle d’émissions pour chaque véhicule vendu. Cette réglementation, à partir de janvier 2025, sera encore durcie, exigeant des efforts supplémentaires de leur part. Les constructeurs automobiles doivent respecter une moyenne annuelle d’émissions par voiture vendue en Europe. Cette norme dite Cafe (Corporate Average Fuel Economy) les oblige à vendre progressivement des véhicules de moins en moins polluants.

Elle a été globalement respectée jusqu’ici et la plupart des géants européens du secteur ont confirmé qu’ils resteraient dans les clous en 2024. Mais le Cafe doit franchir un nouveau palier à partir de janvier 2025, à 93,6 grammes de CO2/km en moyenne (il est à préciser qu’une voiture thermique de base en émet 120 par exemple, une hybride 95 et une électrique zéro).

Réagir vite !

«Si les voitures électriques restent à 14% (de parts de marché), il y a deux solutions : soit vous payez des pénalités, soit vous arrêtez les ventes de voitures thermiques », explique un responsable opérationnel de la filiale électrique chez un constructeur français de voiture. Cela veut dire qu’au niveau de l’industrie, on va devoir produire 2,5 millions de voitures en moins, par an et fermer 7 à 8 usines en Europe parmi celles qui fabriquent des véhicules thermiques.

Les ventes de voitures électriques ont commencé à ralentir en Europe depuis la fin 2023. Elles représentaient 13,1% des voitures neuves écoulées entre janvier et septembre 2024. Et les constructeurs chinois pourraient compliquer la donne en prenant des parts de marché aux Européens sur les électriques, malgré les barrières douanières.

Le Cafe pourrait ainsi devenir amer pour les constructeurs: si les ventes de modèles électriques n’accélèrent pas vite et fort, ils pourraient risquer environ 50 milliards d’euros de pénalités sur la période 2025-2029, selon les calculs du cabinet «Alix Partners».

Une autre option serait d’acheter des crédits d’émissions à des constructeurs moins polluants. Mais « ça reviendrait à financer mes ennemis», s’est désolé le premier responsable d’une grande marque de voitures françaises.

«Le levier principal sera d’améliorer la performance (environnementale) des véhicules thermiques», par exemple en remplaçant la boîte de vitesse manuelle par une automatique, a souligné « Alix Partners ». Les constructeurs pourront aussi augmenter le prix des thermiques pour compenser l’écart avec des électriques encore bien chères à l’achat.

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