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La souveraineté culturelle, une ligne rouge

Tentatives de pervertir le modèle sociétal par la culture « woke », consécration du divertissement de la médiocrité au rang d’Art, diktats étrangers même dans nos scénarios sous peine que nos films ne soient pas sélectionnés dans les festivals internationaux, prépondérance du « copinage » dans les festivals… D’ailleurs, personne ne s’est posé la question pourquoi les films tunisiens, même primés, ne sont pas vus à l’étranger à part le public très réduit des festivals ?

Tout cela mérite une lutte pour la libération culturelle. Tout cela mérite une politique culturelle qui défende l’identité et la création tunisiennes. Une politique que le Président Kaïs Saïed a tracée lors de sa rencontre avec la ministre des Affaires culturelles. Un ministère à notre sens qui est très concerné par cette lutte et qui constitue toute une armée de bureaucrates, de départements et de ramifications partout en Tunisie qui ont pris le pli et qu’il faut savoir mettre au diapason dans les plus brefs délais.

Après la rencontre du Président de la République Kaïs Saïed avec la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarafi, nous pouvons affirmer que la Tunisie a choisi quelle politique culturelle suivre. Le maître mot est « une culture de libération nationale ». Et il était vraiment temps ! Il était vraiment temps de tracer les longitudes et les latitudes de l’action culturelle en Tunisie dans un monde en pleine mutation et où les valeurs se mêlent et se démêlent au gré des idéologies «  toxiques » , des opinions qui appellent à « changer de peau » et des idées qui clochardisent le fait culturel dans toute sa noblesse et qui constitue une empreinte particulière pour chaque pays. Comment se prémunir contre ces vagues de déculturation qui affaiblissent les identités locales ? Les enjeux sont très fragiles et les lignes de démarcation sont souvent floues.

Il s’agit en effet de s’opposer aux aliénations intellectuelles et en même temps à toute forme de radicalisation, telles sont les grandes lignes tracées par le Président de la République pour cette culture de libération. Dans ce sens, le rôle de l’Etat est vital pour protéger l’identité tunisienne et la promouvoir dans un modèle de société fort et ancré dans les grandes valeurs de la diversité Ce qui n’est pas étranger au modèle de société tunisienne qui a résisté pendant des siècles avant l’arrivée des nouveaux courants « aliénants ». La bonne nouvelle est que la société tunisienne a gardé un socle très fort qui continue a faire ce travail de résistance, et c’est sur cette base qu’il faut construire cette politique de libération.

Lors de cette rencontre, le Président a évoqué les grands rendez-vous internationaux organisés par notre pays et il a insisté sur la nécessité d’entreprendre de nombreuses réformes dans les festivals internationaux tunisiens tels que le Festival de Carthage, le Festival de Hammamet, et les Journées cinématographiques et théâtrales, entre autres, pour qu’ils remplissent pleinement leurs objectifs initiaux.

Il a rappelé que la scène du Théâtre de Carthage représentait autrefois l’aboutissement d’une carrière pour les artistes, et que les Journées cinématographiques étaient autrefois dédiées aux films engagés pour la liberté et les causes justes. Autrement dit, stop aux productions et aux artistes médiocres qui font plutôt dans l’animation que dans l’enrichissement culturel qui forme l’esprit critique.

Cela veut dire aussi stop à la déculturation et à l’institutionnalisation de ce qui est banal et qui est mis sous les strass et les paillettes et présenté comme produit culturel. C’est contre ce nivellement par le bas que le ministère des Affaires culturelles doit se battre dès à présent en commençant d’abord par distinguer le divertissement de la proposition culturelle.

Oui cela commence aussi par les structures éducatives (écoles et lycées) où à une certaine époque, les clubs culturels étaient une sorte de rempart contre cette aliénation culturelle et une vraie pépinière pour développer l’esprit critique.

C’est à la Tunisie donc d’exploiter ces atouts culturels et historiques et de mettre en valeur ses propres artistes et ses propres créations culturelles qui doivent avoir la priorité dans les médias. La Tunisie n’a pas besoin d’avoir l’aval de pays étrangers pour juger ses produits culturels à l’instar des films de cinéma par exemple où des coproducteurs étrangers imposent leurs visons dans des scénarios pour que certains films puissent avoir des fonds étrangers; cette colonisation cinématographique n’est qu’un exemple microscopique de ce qui est en train de se passer dans les autres secteurs. La souveraineté culturelle et l’identité tunisiennes sont aussi une ligne rouge pour ceux qui cherchent à formater notre propre créativité.

La ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, vient justement du milieu culturel et elle en connaît les pleins et les déliés. Nous nous attendons donc à un véritable sursaut de sa part pour secouer ce ministère qui a été bafoué pendant des années.

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