Accueil Société Saison des semis 2024-2025: Démarrage en demi-teinte !

Saison des semis 2024-2025: Démarrage en demi-teinte !

La saison des grandes cultures, c’est parti. Cette année, elle vient de commencer bien plus tôt qu’en 2023, et ce, suite aux grandes quantités de pluies qui avaient bien arrosé nombre de régions dans le pays. Mais il y a un hic : les quotas de semences disponibles pour chaque région ne sont pas suffisants. 

La campagne céréalière 2024-2025 bat son plein. Et voilà que la saison des semis est bien partie, avec l’espoir d’avoir, cette année, une assez bonne récolte qui serait meilleure que l’année dernière.

«En ce mercredi 6 novembre 2024, j’ai commencé à emblaver ma terre, laissée en jachère l’année dernière. Il s’agit, d’ailleurs, d’une parcelle de 5 hectares de blé dur en régime irrigué, en utilisant, comme tous les ans, la semence « Iride ». Avec une densité de semis égale à 210 kg de semences par hectare, soit légèrement supérieure à celle recommandée (175 kg). Ceci étant, une conduite culturale qui me permet une bonne implantation et puis de meilleurs rendements…», avoue Radhouane Bouguerra, exploitant agricole à « ElKhadhra », à Kairouan Sud.

Pourquoi opte-t-on pour une telle variété ?

Ce céréaliculteur se déclare fidèle à cette variété céréalière fertile et résiliente aux aléas du climat et qu’elle a déjà battu tous les records, en termes de quantités collectées et de haute qualité boulangère. «En irrigué, ‘‘Iride‘‘, tout comme ‘‘Saragolla‘‘ sont encore plus prolifiques et pourraient rapporter jusqu’à 90 quintaux/ha», renchérit-il.

D’ailleurs, il n’est pas le seul à avoir opté pour cette variété. Un bon nombre d’agriculteurs du nord-ouest en redemandent et voudraient s’en approvisionner, pour sa rentabilité et les qualités de production et de productivité intrinsèques dont elle se distingue.

En fait, le démarrage de la saison agricole, qui a eu lieu bien plus tôt qu’en 2023, intervient suite aux grandes quantités de pluies qui ont arrosé nombre de régions dans le pays. Sinon on n’aurait pu entamer cette campagne à temps.

D’autant que le retard des pluies, à maintes fois enregistré sous nos cieux, a mis en situation de stress le monde agricole.

Mais, bien plus que ça, le non-approvisionnement en quantités suffisantes de semences notamment de blé dur constitue aussi un facteur bloquant. Cela, on l’avait bel et bien constaté l’année dernière et on continue de le remarquer aussi au début de cette saison».

Blé dur : des quotas insuffisants !

Partout, il y a quelques semaines, nos agriculteurs ont protesté contre l’insuffisance des semences dont les quotas fournis pour chaque région sont en deçà des attentes, soit l’équivalent de la moitié des besoins. En effet, la quantité de semences actuellement disponible ne dépasse pas 300.000 quintaux au total. Ce qui pose un vrai problème, dans le sens où seulement 150.000 hectares sur une superficie nationale prévue, cette année, de plus de 1 million d’hectares, seront cultivés. Ceci étant, environ 850.000 hectares seraient restés en marge de semis, mettant ainsi tant d’agriculteurs dans un dilemme cornélien. Et ce, bien que les superficies des grandes cultures programmées pour cette nouvelle saison soient revues à la hausse. «Les terres agricoles qui seront consacrées pour la culture du blé dur s’élèveront à 606.000 ha, contre 40.000 ha pour le blé tendre, 517.000 ha pour l’orge et 10.000 ha pour le triticale», toujours selon les données officielles récemment fournies par le ministère de l’Agriculture.

Que proposent  nos agriculteurs ?

Et puis, qu’en est-il de notre sécurité alimentaire ? Car, atteindre l’autosuffisance en blé dur est, aussi, tributaire d’une bonne volonté politique qui voit grand, sans pour autant lésiner sur les moyens, afin de réguler l’approvisionnement du marché national en céréales. Et à ce propos, une solution a été proposée par des céréaliculteurs : « Au lieu d’importer des tonnes de blé, on aurait dû introduire des semences sélectionnées reconnues pour leur haute qualité de productivité et de résilience à la sécheresse et aux aléas du climat. Au fur et à mesure, l’Etat pourra ainsi constituer un stock stratégique, qui lui permettrait de ne pas recourir à l’importation du blé ». Aussi, cela ne serait-il pas une alternative, à même de répondre aux besoins de nos agriculteurs en semences de blé dur. Si oui, qu’est-ce qui empêche l’Etat d’y adhérer pleinement?

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