Il y aurait près de 16 millions d’abonnés au téléphone mobile. De plus, environ 25.000 cartes SIM seraient vendues chaque jour. C’est, du moins, ce que nous révèlent les statistiques.
Dans cette jungle, tous les coups sont permis. Grâce à un matraquage systématique et à des campagnes publicitaires et promotionnelles rondement menées, les opérateurs de la place frappent d’une pierre plusieurs coups.
Adaptation difficile
Comme l’abonné n’a guère le choix, il s’abonne au premier venu. Déçu des services de l’un, il migre vers l’autre croyant avoir fait une bonne affaire. Mais c’est tomber de Charybde en Scylla. Ou, comme on le dit si bien chez nous : “Fuyant la goutte, il se trouve sous la gouttière”!
Il est évident que personne, aujourd’hui, ne peut se passer des services fournis par ces opérateurs de téléphonie ou des fournisseurs d’accès internet. Et ce, malgré tous les abus et dépassements auxquels les clients font face.
Aussi, faisant bon cœur contre mauvaise fortune, chacun essaie de s’adapter au “climat” ambiant.
S’il faut préciser une chose, de prime abord, c’est, qu’on le veuille ou non, on est obligé d’avoir recours à ces prestations. Néanmoins, force est de constater que personne n’est à l’abri d’une arnaque. Mais (un grand “mais”), il existe de très grandes réserves à formuler quant aux pratiques pas toujours honnêtes. S’il faut commencer à les énumérer, il y a lieu de citer cette avalanche de messages intempestifs qui nous assaillent à longueur de journée et qui ne sont d’aucun intérêt pour le détenteur d’un téléphone.
Un grand nombre de ces envois proviennent d’on ne sait où et qui sont destinés à appâter les gens grâce à des offres et des soi-disant cadeaux. “Des dizaines de millions vous attendent”. “Tapez tel ou tel numéro pour gagner”. “Des offres de connexion gratuite, si vous chargez 1 dinar ou plus ou un million cash ou même un million par semaine à condition de charger votre ligne et faire partie d’un tirage au sort”, etc. Ne parlons pas de ces puces qu’on offre “gratuitement”. On ne nous dit pas ce qui se cache derrière. Car une fois que l’on commence à les utiliser, on s’aperçoit de leurs défauts ( la minute coûte plus cher, le solde a une durée très limitée par rapport à une puce “normale”). Et là, malheureusement, des milliers de curieux se prennent, sûrement, dans les filets et dépensent de l’argent à perte.
Des bonus piégés !
Derrière toutes ces offres, rien n’est garanti. Sans aucune transparence. On ne sait pas si les millions promis ont été gagnés ou non, ni par qui. Il est vrai que pour certaines offres, les promoteurs font connaître les gagnants qui ont envoyé plusieurs SMS et qui ont été tirés au sort. C’est le cas dans des jeux télévisés.
Quant aux bonus suite à une recharge, ils cachent souvent un ou plusieurs pièges. On vous dit, par exemple, que le bonus expire à minuit. Mais, on ne vous dit pas que cette offre se renouvellera automatiquement et sans discontinuer. Ainsi, vous verrez votre solde fondre en quelques jours. D’où une vigilance sans faille pour ne pas se laisser berner.
C’est, alors, que l’on commence à se poser des questions on ne peut plus légitimes. Qui autorise ces différents annonceurs à utiliser nos numéros, sans notre consentement? Pourquoi n’y a-t-il aucun garde-fou pour encadrer les pratiques abusives ? On ne comprend pas comment ce phénomène continue à sévir, sans qu’il y ait la moindre mesure pour l’endiguer.
Revoir l’arsenal législatif
Ceci suppose l’intervention des parties impliquées dans l’organisation du secteur, à commencer par le ministère chargé des Technologies de la communication. C’est à lui qu’incombe la tâche de légiférer ou de mettre à jour l’arsenal législatif existant. On pense, aussi, à l’Instance nationale de protection des données personnelles ou, encore, à l’Organisation de défense du consommateur, etc. Sans quoi, il y aurait bien des risques à prévoir pour les utilisateurs des réseaux de communication.
Il serait fastidieux d’entrer dans les subtilités de ces pratiques douteuses. En tout cas, le fait qu’elles se poursuivent sans le moindre contrôle et sans respect des clients n’est pas du tout rassurant.
Amor CHRAIET