Face aux défis climatiques et énergétiques mondiaux, la Banque mondiale souligne dans son dernier rapport sur la conjoncture économique que les pays à revenu intermédiaire, comme la Tunisie, ont l’opportunité de se positionner dans les chaînes de valeur à faible émission de carbone en intégrant des technologies modernes.
Dans cette optique, la Tunisie a fixé un objectif ambitieux : atteindre 35 % de sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030, contre seulement 3 % en 2022. Cette ambition repose sur un potentiel énergétique important, estimé à 280 GW pour l’énergie solaire et 90 GW pour l’éolien, largement inexploité jusqu’à présent.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement tunisien met en place un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables, basé sur des partenariats public-privé. La construction des premiers 500 MW progresse à un rythme soutenu, après quelques retards causés par les crises sanitaires et géopolitiques récentes. Les travaux de la première centrale solaire de 100 MW à Kairouan ont démarré en mai dernier, suivis en septembre par ceux des centrales de 50 MW à Sidi Bouzid et Tozeur, en collaboration avec les entreprises Scatec (Norvège) et Aeolus (Japon). D’autres projets à Gafsa (100 MW) et Tataouine (200 MW) sont prévus pour 2025.
De plus, le gouvernement a annoncé des projets d’une capacité totale de 1.700 MW à déployer entre 2024 et 2026, dont 1.100 MW de solaire et 600 MW d’éolien. Neuf offres ont été reçues pour les 500 premiers MW de projets solaires, dont la construction est prévue pour 2025.
Ce programme de 2.200 MW pourrait porter la part des énergies renouvelables à 17 % du mix énergétique tunisien, contribuant à réduire de 1 million de tonnes les importations de gaz, soit environ 30 % des importations totales en 2023, et à abaisser les coûts de production énergétique du pays.