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Moyen-Orient, crimes sans châtiment

Editorial La Presse

17 septembre. L’opinion internationale est sous le choc, le monde, étonné, apprend que des explosions simultanées, sans armes, sans grenades ni chars ont lieu dans la banlieue sud de Beyrouth et dans d’autres forteresses du Hezbollah au Liban. Des bipeurs et des talkies-walkies explosent en même temps dans différents lieux. On compte 39 morts, plus de 3.400 blessés. Parmi les victimes visées, on a identifié des enfants et beaucoup de militants du Hezbollah ; des victimes présentaient des blessures aux yeux, des doigts manquants ou des trous dans l’abdomen.

Un acte inédit dans l’histoire du terrorisme et de la guerre. Même les spécialistes militaires n’arrivent pas à expliciter le phénomène ; l’invention de ce crime reste une énigme, les motifs le sont moins puisque les têtes visées appartiennent au Hezbollah. Les questions fusent de toutes parts : qui a commis l’attentat ? Naturellement, tous les regards accusateurs étaient tournés vers l’occupant sioniste. L’armée d’occupation, engagée dans des combats transfrontaliers avec le Hezbollah depuis le début de l’invasion, a refusé de répondre aux questions concernant les explosions.

Quant au mode opératoire, il reste un mystère, les interprétations (scientifiques) et les spéculations (fantaisistes) foisonnent. Les uns disent que cette action était préparée depuis des mois, les autres avancent que c’est une réponse immédiate a un attentat déjoué. On nourrit l’imagination, les thèses, les antithèses et les conjectures prolifèrent. L’étonnement est à son comble, les yeux se tournent vers le pays de fabrication. Les procureurs taïwanais ont fait savoir que le pays n’était pas impliqué dans les attaques. Des preuves, des contre-preuves sont fournies, etc. La source de fabrication et les commanditaires ne sont pas révélés, ni identifiés. Quant aux Libanais, ils sont ahuris et scandalisés des conséquences de cet attentat.

10 novembre, le bourreau de Gaza, pas peu fier de l’élection de son complice idéologique et parrain politique Donald Trump, reconnaît en conseil des ministres qu’il avait approuvé les attaques aux bipeurs piégés utilisés par les membres du Hezbollah. Le voile est levé sur le crime et l’énigme des bipeurs élucidée.

Netanyahu est donc le responsable de cet acte ignoble. Ce n’est point étonnant, puisque pour lui, homme sans morale ni conscience, un crime de plus ou de moins c’est du pareil au même. Il a du sang sur les mains, ce n’est ni la première ni la dernière fois. Il sait d’avance qu’il ne sera pas puni et son gouvernement ne sera pas sanctionné non plus. Les indignations de l’opinion, les condamnations des institutions internationales, il n’en a cure. Son crime reste sans châtiment.

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