Lors d’une séance parlementaire dédiée à la mission du ministère des Technologies de la Communication pour 2025, les députés ont vivement critiqué les retards liés à la mise en œuvre de la Banque Postale. Perçue comme une « revendication populaire », cette initiative serait freinée par des blocages au niveau du ministère des Finances, de la Banque centrale et de certains lobbys bancaires.
Les députés ont également dénoncé l’incapacité de l’État à respecter ses engagements sociaux, comme la création d’un fonds dédié aux agents de la Poste.
Malgré ces critiques, les députés ont salué le rôle stratégique des technologies de la communication dans la transformation numérique du pays. Ils ont exhorté l’État à investir davantage dans des infrastructures numériques avancées, indispensables pour rapprocher les services des citoyens et garantir un développement durable.
Sur un autre plan, les parlementaires ont plaidé pour une accélération de la numérisation de l’administration et l’adoption d’un modèle « zéro papier ». Ils ont également demandé l’installation de caméras de surveillance dans toutes les municipalités, sous la supervision des ministères de l’Intérieur et des Technologies de la Communication.
Cependant, les députés ont souligné une fracture numérique persistante dans les régions intérieures, souvent dépourvues de connexion Internet adéquate. Ils ont appelé à une couverture universelle via la fibre optique à haut débit pour garantir une égalité d’accès aux services numériques.
Par ailleurs, l’absence d’application stricte du Code postal a permis l’émergence d’entreprises illégales spécialisées dans le transport de colis, réduisant la part de marché de la Poste à moins de 10 %. Cela a engendré des pertes importantes pour cette institution et pour l’État.
Enfin, les députés ont exprimé leurs inquiétudes face à l’exode des compétences nationales, au vieillissement des effectifs du secteur, ainsi qu’à des soupçons de corruption à Tunisie Télécom après une privatisation partielle jugée opaque.
Ces débats mettent en lumière l’urgence de renforcer les investissements technologiques et de protéger les institutions publiques stratégiques pour assurer une transition numérique équitable et efficace.