Dans la matinée d’avant-hier, la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, a tenu une séance de travail avec le comité directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC). A l’ordre du jour, les préparatifs financiers, organisationnels, logistiques et artistiques concernant les différentes sections du festival, ainsi que la stratégie de communication et de marketing pour cet événement culturel majeur prévu du 14 au 21 décembre prochain.
Mais le communiqué ajoute une information très importante et qui montre à quel point au ministère on a la main sur le cœur, surtout après la rencontre du Président de la République avec la ministre des Affaires culturelles, « la ministre a également insisté sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux créateurs tunisiens et d’inviter les artistes et cinéastes de différentes générations à prendre part aux cérémonies d’ouverture et de clôture ainsi qu’aux diverses activités de ce rendez-vous cinématographique ».
Et c’est là que réside toute la question : comment dresser la liste de ceux qui vont fouler le tapis rouge des JCC ? Cette année, en effet, nous n’avons pas droit à l’erreur après le scandale de la session 2022 ! Tout le monde se rappelle la scandaleuse tenue d’un petit chanteur de soirées privées qui a provoqué un tollé. Lors de sa rencontre avec Amina Srarfi le 5 novembre, Kaïs Saïed a insisté sur le fait de redorer le blason des festivals et de leur rendre leur prestige et de ne pas perdre de vue les objectifs pour lesquels ils ont été fondés. Force est de croire que le malaise autour des JCC est profond et les organisateurs pour cette année, afin d’éviter la polémique, ont copieusement garni la programmation de films tunisiens. Ainsi, il n’y aura pas trop de fioritures et de nationalités étrangères qui peuvent créer la polémique. Mais il restait la question des invités et du tapis rouge ! Il fallait donc bien la faire cette précision autour de la table de la ministre des Affaires culturelles et transmettre les consignes du Président de la République aux organisateurs : le tapis rouge n’est pas une vitrine pour les starlettes et pour les « copains d’abord !». C’est avant tout une consécration pour les grands noms et les créateurs tunisiens et pour ceux qui les respectent parce que le cinéma est aussi une affaire d’identité culturelle et d’indépendance nationale. Les JCC seront-elles à la hauteur de cette lutte pour la libération nationale ?