Le montant de l’endettement des établissements touristiques vis-à-vis du secteur bancaire a atteint 4,204 milliards de dinars à la fin du mois de septembre 2024, dont 1,047 milliard de dinars de créances douteuses et de prêts litigieux, a révélé le ministre du Tourisme, Sofiane Tekeya, vendredi au Palais du Bardo. Ces données sont issues des statistiques de la Centrale des Risques de la Banque Centrale de Tunisie.
En réponse aux questions des députés lors de la séance plénière conjointe de l’Assemblée des représentants du peuple et du Conseil national des régions et des districts, consacrée à l’examen du projet de budget 2025 du ministère du Tourisme, Tekeya a précisé que le gouvernement s’engage à trouver des solutions pour alléger cette dette et rouvrir les hôtels fermés.
« Le secteur touristique traverse des difficultés financières majeures, freinant ainsi l’investissement, l’innovation et l’emploi », a-t-il indiqué. Face à cette situation complexe, un groupe de travail a été constitué sous la présidence du ministère des Finances, rassemblant des représentants des ministères du Tourisme, de la Justice, de l’Économie et de la Planification, ainsi que de la Banque Centrale. L’objectif est d’élaborer un dossier complet sur l’endettement des hôtels. Ce groupe devrait publier un rapport final dans les prochaines semaines, lequel sera soumis à une réunion ministérielle.
Afin de venir en aide au secteur, plusieurs mesures ont été mises en place. Les établissements d’hébergement touristique ont ainsi la possibilité de créer des unités résidentielles destinées à la vente sur leurs terrains, afin de générer des liquidités et faciliter leur restructuration financière.
« Nous étudions toutes les options possibles pour la restructuration des établissements touristiques, afin de faciliter l’accès au financement pour les investisseurs », a ajouté Tekeya. Des mesures de suivi sont également assurées par une commission spéciale mise en place au sein du ministère des Finances.
Notons aussi qu’un conseil ministériel spécial sera organisé dans les jours à venir pour faire le point sur les actions entreprises et suivre l’évolution de l’activité touristique. Le ministre a aussi évoqué la mise en place d’une étude stratégique pour la réhabilitation des zones touristiques existantes et futures, un axe clé de la stratégie du ministère.
Des enquêtes administratives ont également été lancées dans certaines zones touristiques, et plusieurs dossiers suspects ont été transférés à la justice. « Des irrégularités ont été observées, ralentissant l’avancement de nombreux projets, comme à El Kantaoui et Mahdia », a précisé le ministre.
En parallèle, le ministère travaille sur le développement d’un tourisme annuel, visant à rompre avec la saisonnalité, par le biais de nouveaux circuits touristiques tels que la Route des films internationaux, la Route gastronomique et la Route UNESCO. Le renforcement de l’écotourisme fait également partie de ces initiatives.
Le ministre a souligné que le cadre juridique des hébergements ruraux et des maisons d’hôtes sera révisé pour en renforcer leur rôle. Par ailleurs, le lancement du projet touristique « Sidi Fankhal » à Kerkennah, sur 72 hectares, ainsi qu’un autre projet à Béja, sur 100 hectares, sont en cours.
Tekeya a également insisté sur la nécessité de revoir les plans pour le développement du tourisme saharien et oasien afin de faciliter la création de projets dans ce secteur, tout en encourageant les initiatives de sociétés civiles.
Finalement et non moins important, le ministre a annoncé que les préparatifs pour le premier Salon international du tourisme saharien et oasien, qui se tiendra à Tozeur du 3 au 5 décembre 2024, sont en bonne voie.