Vingt pays, incluant la Tunisie, ainsi que l’Union européenne, ont pris 17 décisions cruciales, dont 12 recommandations juridiquement contraignantes, lors de la 47ᵉ session de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (Cgpm) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cet événement s’est tenu à Rome, en Italie, du 4 au 8 novembre 2025.
Décisions stratégiques pour préserver les espèces marines
Parmi les décisions adoptées, le renforcement des mesures de gestion pour des espèces prioritaires a été particulièrement souligné. Ces espèces incluent l’anguille d’Europe, le corail rouge, la dorade rose, le merlu européen, la langoustine, le sprat, le turbot, le rapana veiné, l’aiguillat commun et l’esturgeon. Ces mesures visent à assurer une exploitation durable tout en protégeant la biodiversité marine.
Une avancée majeure a été enregistrée en mer Adriatique avec le renforcement d’une recommandation historique visant à introduire des règles de contrôle des captures spécifiques par espèce. Cette décision, qui concerne notamment la sardine et l’anchois, marque un tournant en remplaçant les limites conjointes par des plafonds annuels distincts. L’objectif est de garantir une durabilité écologique tout en soutenant la stabilité économique des communautés locales.
En mer Noire, une légère augmentation des limites de capture pour le turbot a été décidée. Depuis 2017, un plan de gestion pluriannuel a permis de diviser par trois la mortalité par pêche de cette espèce et de tripler sa biomasse. Ces résultats s’inscrivent dans une stratégie globale visant à encourager les pêcheurs tout en luttant activement contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INDNR).
Renforcement de la lutte contre la pêche illicite
Les pays participants ont également convenu de créer une zone de pêche réglementée dans le canal d’Otrante, en mer Adriatique, où les opérations de chalutage de fond seront interdites. Concernant l’aquaculture, les efforts en faveur de la durabilité ont été salués, notamment par la création d’un réseau de surveillance des maladies aquatiques pour limiter les risques liés au commerce.
La session a mis en avant les progrès réalisés dans l’application des règles visant à lutter contre la pêche INDNR. La CGPM a joué un rôle clé en aidant plusieurs pays à réviser leur législation nationale pour mieux cibler ce fléau. L’Albanie, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc, le Monténégro, la Türkiye et l’Union européenne ont été distingués pour leur intégration des décisions de la CGPM dans leurs cadres juridiques et leur communication de données rigoureuses.
Ces efforts collectifs témoignent d’un engagement sans précédent pour garantir la durabilité des ressources marines en Méditerranée et en mer Adriatique.