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Lissage brésilien : L’innovation sans acide glyoxylique en Tunisie, est-ce possible ?

Lissage brésilien : L’innovation sans acide glyoxylique en Tunisie, est-ce possible ?

L’utilisation de l’acide glyoxylique dans les produits de lissage brésilien suscite une inquiétude croissante en Tunisie, notamment en raison de la confusion qui existe entre cet ingrédient et le formaldéhyde, un composé chimique aux effets potentiellement nocifs pour la santé. Toutefois, des chercheurs et des acteurs du secteur cosmétique travaillent activement pour démontrer que cet ingrédient, lorsqu’il est utilisé de manière responsable, peut offrir des solutions sûres et innovantes, tout en remettant en question les idées reçues et malentendus qui entourent cette pratique.

Vers une nouvelle approche sans acide glyoxylique 

Depuis sa création il y a quatre ans, la startup « Brazilian Glow » a fait le choix de l’innovation pour garantir la sécurité des consommateurs. Dès ses débuts, elle a opté pour une technologie brevetée exemptée de l’acide glyoxylique et de formaldéhyde, un composant souvent jugé dangereux.

« Lorsque nous avons lancé notre projet, beaucoup doutaient de la possibilité de créer des produits de lissage sans formaldéhyde ni acide glyoxylique. Aujourd’hui, les résultats prouvent qu’il existe des alternatives viables et sûres », déclare le fondateur de la startup, Yassine Zerelli. La nouvelle technologie développée repose sur des molécules alternatives, permettant de démontrer l’efficacité du lissage sans recourir à des substances controversées.

Zerelli souligne également que l’incompréhension du sujet persiste, notamment l’insistance sur l’obligation d’utilisation du formaldéhyde ou de l’acide glyoxylique dans les préparations des produits de lissage. « En réalité, de nouvelles découvertes ont montré qu’il est possible de se passer de ces substances, en utilisant des molécules alternatives qui ouvrent la voie à des solutions innovantes dans un secteur en pleine expansion. La recherche et le développement dans notre domaine sont indispensables. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux produits sûrs. Et c’est d’ailleurs, un témoigne de nos progrès constants », précise-t-il.

Il ajoute que la compréhension des risques liés à l’acide glyoxylique reste limitée en Tunisie, mais malheureusement, les malentendus subsistent. D’ailleurs, des recherches approfondies ont permis d’éclaircir la situation. « Notre objectif est de rassurer les consommateurs en leur montrant scientifiquement que la bonne utilisation et le bon dosage de cet ingrédient peut être sans danger », annonce Yassine Zerelli, tout en ajoutant que des études, validées à l’échelle internationale, ont été menées sur les différentes formes de l’acide glyoxylique (aqueuses, gazeuses…) afin de garantir la sécurité des formulations. Ces recherches ont été accompagnées de rapports scientifiques validés par des partenaires certifiés ISO.

Un cadre réglementaire à renforcer

Aujourd’hui, le souci majeur des consommateurs est le contrôle et la réglementation liés aux produits cosmétiques en Tunisie. Malgré les efforts de certaines entreprises, des lacunes subsistent encore, notamment en ce qui concerne le respect des normes de fabrication. « Dans notre secteur, certaines entreprises manquent de rigueur, ce qui nuit à la confiance des consommateurs », note Yassine Zerelli. Afin de garantir la qualité des produits, il est essentiel d’adopter les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) et de veiller à ce que les laboratoires soient régulièrement inspectés par les autorités compétentes.

Zerelli plaide également, pour une révision des lois et des règlements qui régissent la production et la distribution des produits cosmétiques en Tunisie. « Il est primordial de protéger les consommateurs et de garantir une bonne qualité de produits à travers des normes plus strictes », insiste-t-il.

L’éducation des consommateurs : une priorité

Bien que l’innovation dans le secteur des cosmétiques apporte des solutions efficaces, elle peut également présenter des risques si elle n’est pas encadrée correctement. Les produits de lissage peuvent parfois être utilisés de manière exagérée. Même si les consignes sont claires, et malgré les recommandations des producteurs (réaliser une application de ces produits de lissage une fois tous les six mois), une mauvaise utilisation et une fréquence rapprochée des applications peut entrainer de sérieux dangers comme par exemple des irritations cutanées et des dommages capillaires. De plus, le marketing sur les réseaux sociaux influence souvent les comportements des consommateurs, qui peuvent négliger les précautions d’usage.

Les entreprises ont la responsabilité non seulement de proposer des produits de qualité, mais aussi d’éduquer les consommateurs sur leur utilisation correcte. « La transparence est essentielle », rappelle Yassine Zerelli. L’entrepreneur veille à ce que son entreprise affiche les informations sur les ingrédients et les précautions d’utilisation sur les emballages de ses produits de manière claire et compréhensible.

Garder les startups tunisiennes à l’air du temps

Au-delà de son engagement dans le secteur cosmétique, « Brazilian Glow » incarne un modèle de startup tunisienne contribuant à la valorisation des compétences locales. La Tunisie dispose de chercheurs et d’ingénieurs capables de concevoir des produits innovants tout en restant compétitifs à l’international. Cependant, ces talents doivent être soutenus par un cadre législatif favorable à l’innovation. « Pour profiter de tout le potentiel des startups tunisiennes, il est crucial de simplifier les procédures administratives, de faciliter l’accès au financement et d’encourager les initiatives locales », accentue Zerelli.

Les initiatives locales, comme les incubateurs de startups et les programmes de mentorat, jouent un rôle clé pour soutenir les jeunes entrepreneurs. « Les startups tunisiennes ont un véritable potentiel pour répondre aux défis mondiaux tout en s’adaptant aux spécificités locales », précise-t-il.

Pour conclure, le fondateur de la startup signale que le secteur des cosmétiques en Tunisie connaît une évolution significative, bien qu’il soit confronté à des défis importants, notamment en matière de régulation et de perception des produits. 

La controverse autour de l’acide glyoxylique, bien qu’exagérée dans certains cas, met en lumière la nécessité d’une approche plus rigoureuse et transparente dans la production et la distribution de tous les produits cosmétiques tunisiens.

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