Nos stades, nos salles omnisports couvertes et non couvertes, nos piscines et toute cette infrastructure sportive de plus en plus usée et incapable de répondre aux attentes et à la demande des sportifs et des clubs, peuvent-ils encore tenir dans ce modèle économique où tout est à la charge de l’Etat et des collectivités locales? Non, bien sûr, et cela se confirme au fil des années. Ces stades et ces salles souffrent d’un manque terrible d’entretien, d’une direction floue et irrationnelle avec des malversations et une corruption qui les a délabrés et usés. Ce n’est pas le nombre des stades et des salles qui compte, mais plutôt leur solidité, leur entretien, leur capacité à subvenir aux besoins des sportifs amateurs et professionnels. Ce qui compte, c’est aussi leur rentabilité au sens large du terme. Ces investissements publics lourds et amortis sur de longues années sont arrivés à un seuil alarmant de «non-rentabilité». Ils coûtent cher, ils demandent un entretien et une logistique de plus en plus chère et en grande partie importée en devise et, dans la plupart des cas, ils sont délabrés et limite-pratiques. Plein de ces stades et salles ne répondent pas aux normes des instances continentales et internationales, comme l’exemple des stades de Sousse (un énorme dossier de corruption et de mauvaise gouvernance publique), Zouiten (fermé pratiquement toute l’année) et les exemples sont multiples. Les municipalités ne sont plus aptes financièrement et logistiquement à entretenir ces installations qui se dirigent vers l’arrêt. Que faire alors?
Il faut que l’on sache qu’une installation sportive qui ne fait qu’abriter des matches du week-end et qui reste fermée le matin et des jours entiers, c’est un gaspillage monstre de l’argent public. En même temps, une salle de sport pour les entraînements et à la compétition ensemble, c’est aussi une usure reportée. Il faudra étudier plus l’emplacement de ces salles implantées pour qu’elles puissent être près des clubs et du genre des sports ciblés. On doit aussi rentabiliser ces salles ou stades ou piscines en «créant» des événements et des tournois qui permettent d’améliorer le taux d’exploitation sans mettre en danger leur état. Et ceci doit se faire en pleine collaboration avec les clubs, les fédérations (pour les installations dédiées aux sélections), mais aussi avec le secteur privé et ces entrepreneurs qui connaissent le sport et peuvent générer des revenus à partir de l’exploitation intelligente. Un stade comme Radès, qui a coûté des milliards, n’a que 23 ans d’exercice et il paraît usé et manque d’entretien. Pourquoi on le matraque avec ces matches non-stop, alors qu’on n’a pas pensé un jour à l’exploiter pour des galas et des événements qui ramènent beaucoup d’argent? On voit bien que, du moment que les installations sportives arrivent à couvrir des charges d’entretien et d’exploitation, elles permettront de mieux former les sportifs et de décharger l’Etat. Ce sera mieux que de les voir vétustes, ou éparpillées ici et là sans grande utilité. Avec ce fâcheux constat de déséquilibre entre le nombre et l’emplacement de cette infrastructure sportive et la demande énorme et disproportionnée par région et par type de sport.