La Presse — La question de la chasse aux animaux errants a été relancée ces dernières semaines par des attaques en règle menées de l’étranger par les militants de la cause animale contre les autorités municipales de notre pays qui ont repris leurs campagnes de «nettoyage» des villes pour les débarrasser des bêtes errantes qui ont fini par constituer une véritable menace pour la sécurité des citoyens et leur santé. En effet, les attaques de passants se sont multipliées, infligeant des blessures plus ou moins graves, transmettant dans de nombreux cas des atteintes virales, en particulier la rage, qui a causé le décès des victimes.
La réponse apportée par les municipalités à un problème de salubrité publique et qui commençait à provoquer des remous au sein de la société est-elle la plus appropriée ? Il est vrai que le spectacle de ces bêtes atteintes de charges de chevrotine gisant dans des mares de sang et agonisant dans une douleur atroce a quelque chose de révoltant. Dans le même temps, l’Etat est tenu de garantir la sécurité de ses ressortissants et de les protéger contre toutes les menaces. Mais était-ce la meilleure manière de le faire ?
Nous avons montré dans nos précédentes chroniques qu’il n’en a pas été toujours ainsi et que, dans notre éthique et dans nos pratiques, nous avions toujours fait montre de compassion à l’égard de la gent animale, du moins celle domestiquée. Que les chiens et les chats, ainsi que les bêtes de somme, qui pouvaient avoir été abandonnés ou maltraités, étaient pris en charge par l’association dénommée Société de protection des animaux (SPA). Or depuis plus de trois décennies, celle-ci a cessé d’accomplir sa mission, faute de soutien. Alors, le choix ne reste plus qu’entre boucherie ou laxisme coupable ? Heureusement, non.
Dr Mansour a dû rendre le tablier au bout de quelques années de sacrifices, toujours par manque de moyens
Sans atteindre le format de la SPA qui avait un rayonnement pour ainsi dire national, avec des antennes en plusieurs endroits de la République, en particulier à Sidi Bouzid et à Nafta, des associations ont vu le jour pour agir dans le même esprit mais à une échelle locale. Ainsi en a-t-il été de l’association SOS Animaux fondée en 2007 par Dr Raoudha Mansour, vétérinaire, qui avait aménagé un refuge à Nabeul dans le but de «donner une seconde chance aux chats et chiens maltraités ou abandonnés dans les rues de Tunisie, pays difficile au niveau de la protection animale.
Mais accueillir, soigner, stériliser, castrer et nourrir ces animaux avant de pouvoir leur trouver une famille pour la vie, a un coût. Et au fil des ans, le Dr Mansour en tant que bénévole s’est vue contrainte d’assumer de plus en plus seule la charge du refuge».
Mais à son tour, Dr Mansour a dû rendre le tablier au bout de quelques années de sacrifices, toujours par manque de moyens. Elle n’en a pas moins poursuivi sa mission de bienfaisance en tant que vétérinaire bénévole, mais un autre cadre associatif que nous rencontrerons dans notre prochaine livraison.