Environ 65% des tunisiens estiment que « les parents ont le droit de punir leurs enfants », tandis que plus de 34% s’y opposent, selon une étude sur « les pratiques disciplinaires des enfants en Tunisie » élaborée par le ministère de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées en collaboration avec Unicef- Tunisie.
Cette étude a été élaborée à la lumière d’une enquête sur le terrain auprès des ménages tunisiens ayant pour objectif d’identifier les perceptions, les connaissances et les études par rapport à l’éducation des enfants à travers une approche quantitative et qualitative en vue de collecter les données de 1002 personnes des deux sexes de la tranche d’âge de plus de 18 ans dans les 24 gouvernorats du pays.
Les résultats de cette étude ont permis de dévoiler que « la punition est perçue comme un droit pour les parents » et « qu’un parent a le droit de punir ses enfants à travers des pratiques violentes ».
D’après cette étude plus de 86% des répondants ont déclaré avoir été témoins ou victimes de pratiques disciplinaires violentes qu’elles soient physiques ou psychologiques.En contre partie, la majorité des répondants ont reconnu que la punition peut avoir des effets néfastes sur les parents et les enfants, alors que 85% parmi eux estiment que la punition physique a des effets négatifs sur l’éducation des enfants et 86% pensent que la punition psychologique peut avoir des effets négatifs sur l’éducation de l’enfant.
Selon les parents, les sanctions les plus appropriées sont la privation des moyens de loisirs (83,6%) la privation d’argent de poche (67%) les cris (63,5%) les fessées à main nues (plus de 61%)Les résultats de cette étude soulignent également que « la violence est souvent perçue comme une réponse aux fautes graves commises par l’enfant » et qu’un parent peut utiliser des pratiques violentes contre son enfant quand il s’agit de « fautes graves » telles que le non respect de la loi, le délit de harcèlement, la consommation de drogue ou encore le non respect de la religion.Cette étude a révélé un faible niveau de connaissance par les tunisiens des législations en matière de pratiques disciplinaires violentes.
En effet seulement 31% des répondants déclarent connaitre un service public ou privé vers lequel ils peuvent se diriger si un enfant ou un témoin est victime de violence, en référence principalement au délégué de protection à l’enfance (86,7%)Elle a révélé que 75% des répondants sont favorables aux sanctions contre un adulte ayant puni un enfant de manière sévère mais rejettent la peine d’emprisonnement et privilégient l’amende ou le travail d’intérêt général et le suivi psychologique.
Au final, les résultats de cette étude soulignent l’importance des campagnes d’information à travers les médias, les réseaux sociaux et les établissements scolaires pour sensibiliser les parents aux effets négatifs des pratiques disciplinaires violentes.