C’est dans une ambiance sobre que le rideau s’est levé ce samedi le 14 décembre sur la 35e édition des Journées cinématographiques de Carthage.
Le monde artistique pleure la disparition de Fathi Haddaoui, une figure emblématique de la culture tunisienne parti dans les deux jours précédant l’ouverture du festival et dont la nouvelle de disparition a plongé les Tunisiens dans la consternation.
La cérémonie d’ouverture de cette grande manifestation culturelle a eu lieu à La Cité de la Culture en présence de la ministre de Culture, Amina Srarfi, et de personnalités du monde du 7ème art et de divers horizons. Elle a été diffusée en direct sur la chaîne nationale tunisienne.
Les stars ont foulé le tapis rouge sous les flashs des photographes. Cette année, les robes à paillettes et le strass font l’exception. La plupart des célébrités ont défilé en tenues noires simples. D’ailleurs , un bon nombre de journalistes et d’artistes ont été aux funérailles de feu Fathi Haddaoui qui ont eu lieu le même jour avant de passer à la Cité de la Culture pour l’ouverture des JCC.
Les flashs des photographes ont particulièrement crépité pour le jeune réalisateur, Sami Chaffai, sur le tapis rouge tenant un portrait agrandi de Fathi Haddaouien noir et blanc.
Le drapeau syrien et la koufieh palestinienne ont également été présents, portés par les stars sur le tapis rouge.
Le coup d’envoi du Festival a été donné par l’actrice Souhir Ben Amara qui n’a pas pu retenir ses larmes en rendant hommage à Fathi Haddaoui.
La salle a été plongée dans le noir avec diffusion sur le grand écran d’une courte vidéo de l’acteur légendaire , puis celle des répliques mythiques du regretté.
Une forte ovation a suivi cette projection.
Souhir Ben Amara a souligné dans son mot de bienvenue que cette manifestation culturelle soutient particulièrement le cinéma d’auteur.
Elle a annoncé le début d’une semaine engagée et tournée vers le monde du septième art qui se poursuit jusqu’au 21 décembre 2024.
Étant le plus ancien festival de cinéma d’Afrique et du Monde Arabe, ce rendez-vous cinéphile incontournable, qui se déroule depuis près d’un demi-siècle, n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes tunisiens, arabes et africains. Il attire des milliers de visiteurs, tant locaux qu’internationaux.
Cette édition met l’accent sur la diversité aussi bien de la programmation que des espaces dédiés au public. En total, 20 salles vont accueillir 217 films de 21 pays, dont 99 films tunisiens.
Un focus Jordanie est prévu avec 14 films de différents formats ainsi qu’un Focus Sénégal avec 12 productions.
Sont retenus en lice 56 films pour la compétition internationale et 12 dans la compétition nationale. La Palestine sera fortement présente avec 19 oeuvres dont 14 seront projetées à l’Avenue Habib Bouguiba et 5 dans les salles.
Un deuxième hommage posthume a été rendu à Khmayess Khayati, journaliste et critique cinématographique, qui nous a quittés récemment.
Des hommages ont été rendus par la remise de trophées à l’acteur Raouf Ben Amor et à la star tunisienne Aïcha Ben Ahmed qui fait actuellement une carrière brillante en Egypte.
Conviée à témoigner sur scène, Aïcha Ben Ahmed a fondu en larmes en soulignant qu’elle est en deuil suite à la grosse perte que la scène culturelle tunisienne a enduré.
Après avoir présenté sur grand écran les membres des jurys par catégorie et les films en lice, le président du grand jury Hani Abu Assaad a évoqué sur scène le contexte international mouvementé soulignant que la créativité naît de la douleur.
La musique est également fortement présente dans cette cérémonie. L’orchestre symphonique tunisien a joué sous la baguette du maestro Fadi Ben Othman. Le duo Slim et NourArjoun, Dana Salah sont montés successivement sur scène pour interpréter des titres engagés.