Le doyen des vétérinaires, Ahmed Rajab, a confirmé l’apparition de plus de 60 foyers de dermatose nodulaire bovine dans neuf gouvernorats tunisiens.
Dans une déclaration à une radio privée, Rajab a indiqué que le premier cas avait été détecté dans le gouvernorat de Jendouba durant l’été dernier. Toutefois, l’absence de mise en œuvre efficace des protocoles sanitaires a favorisé la propagation de la maladie, selon lui.
Face à cette situation, des campagnes de vaccination ont été lancées récemment dans plusieurs régions du pays pour contenir ce fléau.
Pour sa part, le chef du département de production et de promotion agricole à la délégation régionale de développement agricole de Gafsa, Mahjoub Mejdi, a déclaré dimanche 15 décembre 2024 que la région est pour l’instant épargnée par la dermatose nodulaire bovine. Une campagne de vaccination, débutée samedi dernier, a déjà couvert 26 % du cheptel bovin local, et devrait être achevée d’ici la fin du mois.
Mejdi a précisé que les services régionaux n’avaient reçu aucun signalement ou suspicion de contamination, mais restent en alerte pour protéger le cheptel.
À Tataouine, 95 % des bovins ont déjà été vaccinés dans le cadre d’une campagne régionale lancée mercredi dernier. Monji Chentir, délégué régional au développement agricole, a souligné que les équipes vétérinaires se sont rendues dans toutes les zones concernées.
La région n’a enregistré aucun cas de dermatose nodulaire ni de suspicion, a-t-il précisé. Des mesures de sensibilisation et de surveillance ont été intensifiées pour protéger le cheptel, qui compte 330 bovins. La majorité (80 %) se trouve à Kirchaou à la délégation de Smar, où 113 vaches laitières produisent environ 4 000 litres de lait par semaine, transportés au centre de collecte de Regueb, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid.
Dans le gouvernorat du Kef, 20 cas de dermatose nodulaire bovine ont été enregistrés, selon Fethi Zemmel, chef du département de production animale à la délégation régionale de développement agricole. La maladie a causé la mort de plusieurs animaux.
Une campagne de vaccination, débutée le 6 décembre 2024, cible en priorité les foyers identifiés et s’étendra jusqu’en janvier. Près de 17 000 doses de vaccin ont été mobilisées, un nombre jugé suffisant pour couvrir le cheptel local.
Quant à la délégation régionale de développement agricole de Kairouan, elle a lancé un avertissement concernant l’introduction illégale de bovins malades dans la région. Elle rappelle que de telles pratiques constituent une infraction grave, passible de sanctions pénales, conformément à l’article 48 de la loi n°95 de 2005 relative à l’élevage et aux produits animaux.
La délégation appelle aussi les éleveurs et les autorités locales à renforcer leur vigilance pour éviter toute propagation de cette maladie animale, qui constitue une menace économique et sanitaire majeure pour le cheptel tunisien.