Accueil Société Projet de gestion intégrée des déchets à Testour et à Béja : Un engagement collectif toujours recommencé !

Projet de gestion intégrée des déchets à Testour et à Béja : Un engagement collectif toujours recommencé !

Il y a une volonté commune de réconcilier la région avec son environnement, l’intégrant dans un écosystème naturel bien protégé. Voire dans un milieu sain et propre où il fait bon vivre. Toutefois, le projet en question n’a pas encore vu le jour.

Lot de terrain déjà acquis, site du projet presque aménagé et bien des choses mobilisées, qu’attend-on, alors, pour engager les travaux de gestion intégrée des déchets à Testour, au nord-ouest du pays, avec en toile de fond la création d’une décharge contrôlée en dehors de la ville ? Et quand la population locale tiendra-t-elle sa rave-party pour fêter son démarrage et mettre fin à cette valse des promesses?

Pourtant engagés, les partenaires du projet ne passent pas encore à l’action. Fruit d’une coopération tuniso-française, cette initiative fut lancée, il y a maintenant plus de cinq ans, et est perçue comme une planche de salut, pouvant rompre avec un constat environnemental qui ne plaît pas aux riverains. Hiver comme été, la ville a besoin d’une bouffée d’oxygène. Car « Testour, cette commune de 13 mille âmes, ne saura jamais se développer, tout qu’on ne s’intéresse pas à sa propreté », lance un de ses habitants, évoquant que son développement durable est aussi un défi majeur.

L’Afraht, ce chef d’orchestre

Etant toujours la partie la plus diligente, l’Afraht 64, Association franco-tunisienne des Pyrénées-Atlantiques, ne ménage aucun effort pour remettre ce projet sur les rails et doter la région d’un nouveau modèle de gestion de ses déchets et assimilés. Son président, Mohamed Ferchichi, natif de Testour, établi à Pau en France, lui aussi, n’a pas lésiné sur les moyens pour concrétiser le rêve de ses concitoyens. « Leur rêve est d’ériger Testour en véritable pôle attractif et dynamique, une ville propre, fière de son histoire séculaire et de son patrimoine andalou à fort potentiel socioculturel », a souhaité son ex-maire, Mohamed Mansi, avec qui l’accord de jumelage Testour-Lescar a été signé. Son successeur, l’actuelle secrétaire générale de la commune, Mme Lobna Guesmi, lui a emboîté le pas : « On vient de renouveler la convention de coopération pour aller de l’avant vers l’accélération des travaux de réalisation du projet ». Une coopération décentralisée, en vertu de laquelle, renchérit M. Ferchichi, une plateforme de collecte et de traitement des déchets sera mise en place à Testour.

En somme, il y a une volonté commune de réconcilier la région avec son environnement, l’intégrant dans un écosystème naturel bien protégé. Voire dans un milieu sain et propre où il fait bon vivre. Mais, pourquoi un tel ouvrage d’intérêt public, dont la portée écologique et économique est évidente, traîne-t-il encore en longueur, sans avoir avancé d’un iota? Outre, la crise du Covid, au début, ce projet a buté sur un blocage d’ordre financier et procédural.

L’étude bientôt fin prête

Mais l’engagement collectif est toujours recommencé. «On a changé de bureau d’études et révisé notre plan financier, dans la mesure où l’AFD (Agence française de développement), principal bailleur de fonds aura à contribuer à hauteur de 70%. Le reste devrait être assuré par une société tunisienne privée spécialisée en matière d’environnement, de collecte et valorisation des déchets », indique le président de l’Afraht. D’ailleurs, prévoit-il, ce nouveau bureau d’étude s’engage à rendre sa copie, d’ici la fin de l’année. Car, à l’en croire, c’est cette étude qui aurait donné corps audit projet et tranché sur son impact environnemental et sociétal. De quoi prouver son efficacité et tirer sa légitimité.

Parallèlement, une campagne pilote de sensibilisation est en passe de défricher le terrain et faire connaître les différents volets du projet, soit de la collecte des ordures ménagères et assimilés jusqu’à leur valorisation. Cette dernière requiert, à elle seule, tout un plan d’action. Et comme la protection de l’environnement est une culture qui s’apprend, tout d’abord, à l’école, le lycée secondaire Ibn-Zohr, à Testour, s’est vite impliqué dans un processus initiatique, inculquant aux élèves l’utilité de la valorisation des déchets. En effet, leur proviseur, Radhouane Hammami, leur avait assuré l’encadrement et l’accompagnement requis, mettant tout à leur disposition. Selon lui, il s’agit d’un enjeu qui en vaut la chandelle, à moins que l’on se réfère aux principes des trois « R », à savoir réduire, réutiliser et recycler les déchets. Des procédés censés être des préalables au lancement effectif dudit projet et la décharge contrôlée qui en découle.

Les élèves lescariens laissent une bonne impression

En mai 2024, rappelle-t-on, les élèves d’Ibn-Zohr étaient auprès de leurs pairs, au lycée secondaire Jacques-Monod à Lescar, en France, pour un voyage de cinq jours marqué par des visites sur terrain et des échanges sur des questions liées à l’environnement et aux avancées du tri des déchets. Dans le même cadre, des élèves lescariens ont été, à leur tour, invités, du 20 au 25 octobre dernier, à Testour, où s’est déroulé un échange aussi similaire. Les élèves de Jacques-Monod étaient ainsi fortement impressionnés par la qualité d’accueil et d’hospitalité qui leur ont été réservés. D’après le président de l’Afraht, cette expérience fut qualifiée « d’opportunité exceptionnelle », avec un beau séjour « incroyablement inoubliable », durant lequel ils ont eu à apprendre une nouvelle culture et partagé un projet qui leur tient à cœur. « Ils ont, donc, pu découvrir les us et coutumes d’une partie du pays. Ce fut, pour eux, une expérience très enrichissante, tant sur le thème de l’environnement que sur le plan personnel et humain », décrit-il, réjoui.

Dans la foulée, les réunions et les rencontres se sont multipliées dans les deux sens, afin de peaufiner les derniers préparatifs et effectuer les mises au point nécessaires. En octobre dernier, une réunion de travail a eu lieu à la commune de Testour, dans le cadre de la stratégie nationale de la gestion intégrée et durable des déchets ménagers et assimilés 2020-2030, à laquelle ont pris part son secrétaire générale, Mme Guesmi, et son homologue de Lescar, Mme Valérie Revel, et son adjoint, Jean -Claude Setier, le proviseur d’Ibn-Zohr et celui de Jacques-Monod, ainsi que leurs partenaires  représentants de l’ambassade de France en Tunisie. Ainsi, fut lancé le Plan communal de gestion des déchets (Pcgd) de Testour.

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