Le Président de la République a fait de l’instauration de l’Etat social et la revalorisation de la dimension humaine des principes sacrés. On assiste ainsi et régulièrement à de multiples et importantes mesures qui misent dans leur totalité sur l’éradication des inégalités et la garantie d’une meilleure justice sociale.
La Presse — Ce qui est encore plus important, c’est que cette orientation dépasse le cadre local pour acquérir ainsi une dimension internationale.
L’adhésion officielle de la Tunisie, tout récemment, à l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté donne plus de profondeur à cette dimension. Un nouvel engagement international qui répond, comme le souligne un communiqué du ministère des Affaires étrangères, à l’appel du Chef de l’Etat «à bâtir une nouvelle histoire pour l’humanité fondée sur la justice, la solidarité, la coopération et l’égalité entre les nations et les peuples» (voir l’édition du 8 décembre 2024).
Pour rappel, l’action de cette alliance, lancée le 18 novembre 2024 lors de l’ouverture des travaux du Sommet du G20 à Rio de Janeiro, à l’initiative du Président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, repose, en grande partie, sur la consécration du principe de la sécurité alimentaire et le renforcement des stratégies du développement durable.
Plus qu’un choix, le lancement d’une telle alliance est devenu même une « obligation humaine », surtout que l’extrême pauvreté a atteint, ces dernières années, des niveaux alarmants. Selon un rapport du Fonds international de développement agricole, (Fida), le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté, entre 2019 et 2022 et sous l’effet notamment du Covid, de 122 millions pour se situer ainsi aux alentours de 735 millions. Un peu trop pour un monde qui ne cesse de défendre les principes de l’équité, de la justice sociale et l’égalité entre les peuples et surtout qui produit, comme le souligne le Président brésilien lors du Sommet du G20, environ «6 milliards de tonnes de nourriture par an».
De ce fait, un tel regroupement constitue une réponse positive à la question de la faim et de la pauvreté en instaurant une nouvelle approche de travail et en offrant aux décideurs «une plateforme de coopération, d’expertise, d’assistance technique et de financement».
L’objectif est d’aider les pays à se doter de systèmes alimentaires performants et durables, à travers la garantie d’un meilleur rendement agricole, notamment au niveau des populations rurales, où le problème de la faim et de la pauvreté est beaucoup plus profond.
Et l’on estime que l’objectif d’éradiquer définitivement la faim et atteindre ainsi le niveau zéro la est tout à fait possible, pour peu que les engagements internationaux soient sincères et concrets.
Un souci d’implication
Ce qui pousse aussi à l’optimisme et comme l’atteste encore une fois le responsable brésilien, c’est que les expériences passées ont démontré que la question de la lutte contre ce phénomène n’est pas aussi complexe que le pensent certains. D’ailleurs, et comme le rappelle encore une fois le responsable brésilien, «en 1945, 55% de la population mondiale vivait l’extrême pauvreté. En 1918, ce taux était de 10% seulement». Toutefois, depuis quelques années, le niveau d’implication dans la lutte contre la faim a commencé à piétiner en raison, peut-être bien, et comme le suppose le Fida, d’un sentiment de satisfaction. Le Fonds pense justement que «l’inaction relative dans la lutte contre la faim s’explique probablement en partie par une impression largement partagée que la réduction effective de la pauvreté, dérivant d’un développement économique déterminé par le marché réglerait “automatiquement” le problème de la faim».
Une impression trompeuse malheureusement qui justifie les statistiques inquiétantes de ces dernières années.
Aujourd’hui donc que le fléau a pris de nouveau de l’ampleur, il faut rapidement retrouver un niveau de mobilisation plus élevé.
Et c’est à travers la consolidation du rendement agricole, la diversification des sources d’alimentation et surtout l’élargissement du niveau de sécurité sociale que l’humanité pourrait répondre aux objectifs d’un développement durable et équitable et d’éradiquer totalement, d’ici à 2030, le phénomène de la faim, comme cela a était fixé par l’Alliance.
Et l’on peut se féliciter que notre pays, conscient de l’ampleur des enjeux, a été l’un des premiers pays à faire de la lutte contre la faim et la pauvreté une priorité absolue. Il suffit de rappeler ici, et selon les statistiques disponibles, que pour la seule période 1966-2000, la Tunisie a réussi à ramener le taux de pauvreté de 33% à 4,2%. Une performance en soit.
Et tout au long de ces dernières années, cette question a beaucoup gagné en intensité pour se retrouver au cœur des différents programmes nationaux. La diversification des systèmes de financement des micro-projets, la consolidation du rôle des associations de développement, notamment dans les zones défavorisées, et les multiples et importantes incitations d’investissement au niveau régional, entre autres, confortent cette tendance stratégique.
Pour la prochaine étape, la Tunisie entend, grâce aux multiples directives du Chef de l’Etat, aller encore plus loin avec l’objectif de réinventer totalement son modèle de développement social à la faveur d’un nouveau système plus sécurisé et, surtout, durable.