Accueil A la une Compétition officielle Courts Métrages Fiction : «Lees Waxul» de Yoro Mbaye : Le récit court d’un non–dit

Compétition officielle Courts Métrages Fiction : «Lees Waxul» de Yoro Mbaye : Le récit court d’un non–dit

Le réalisateur Yoro Mbaye assure à son public une plongée éclair mais brutale dans un environnement rude. Ses protagonistes n’ont de but que d’assouvir leur faim et littéralement leur gagne–pain. «Lees Waxul» est un court métrage sénégalais d’une vingtaine de minutes, qui raconte une discorde intra-familiale autour du pain rassis.

Ousseynou vit dans un village où le pain est un luxe. Le posséder peut être un signe d’aisance, le fabriquer est carrément un symbole de richesse. L’homme, qui était pêcheur initialement, vit de la vente de la «Fagadaga» (pain rassis), pour réussir à nourrir les siens. Son relationnel avec le voisinage paraît solide. Sa réputation est globalement bonne, et l’homme arrive à joindre les bouts. Jusqu’au jour où sa belle–sœur, prénommée Nafi, décide d’ouvrir sa propre boulangerie traditionnelle, écrasant ainsi son commerce et creusant surtout les inimitiés entre eux.

Commence, alors, une discorde voire un chassé-croisé, tout sauf amical, à couteaux tirés.

Les coups bas sont pensés et les mouchards s’en mêlent, le tout dans un non-dit assourdissant. Les relations se détériorent et les actions malsaines prennent le dessus. La tension est à son comble, sans qu’elle ne soit très visible ni apparente. La force du court métrage de Yoro Mbaye réside dans sa capacité à transmettre intensément des émotions, sans que la mésentente soit filmée, visible. C’est peut-être ainsi qu’on reconnaît la force d’une écriture, d’un scénario. Son image de patriarche de la famille est ternie, sa vente de pain rassis en prend un coup et la menace plane.

Grâce à une direction d’acteurs irréprochable, hautement bien gérée, les acteurs finissent par faire parvenir la fable en peu de temps, racontée dans «Lees Waxul». A l’affiche, principalement un duo d’acteurs qui interpelle : Alassane Sy et Fatou Binetou Kane. Le court métrage, qui nous parvient directement du Sénégal, a été retenu dans des festivals dans le monde, dont Namur récemment. Il figure dans la compétition officielle des courts métrages de fiction lors de la 35e édition des Journées Cinématographiques de Carthage.

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