Le virus de la grippe aviaire H5N1 représente-t-il une nouvelle menace pour le monde après la récente pandémie du coronavirus ? Tout porte à croire, en effet, que ce virus hautement pathogène et qui se transmet principalement entre les espèces animales pourrait présenter un risque pour la santé humaine depuis qu’un cas sévère de grippe aviaire a été diagnostiqué chez un sexagénaire américain dans l’État de Louisiane.
La sévère infection respiratoire due au virus H5N1 dont souffrait le vieil homme a nécessité son hospitalisation immédiate. L’alerte est élevée dans cet État du sud des États-Unis où l’on craint qu’une épidémie ne se déclare à plus grande échelle, suite à l’observation d’un grand nombre d’animaux qui ont été infectés par ce virus.
La crainte dans le pays de l’Oncle Sam est d’autant plus grande, par ailleurs, que plus d’une soixantaine de personnes ont été contaminées, à travers le pays, par le virus de la grippe aviaire depuis le mois d’avril dernier, d’après le communiqué des Centres Américains de Prévention et de Lutte Contre les Maladies.
Par ailleurs, plus de 300 millions d’oiseaux dans le monde ont été décimés par le virus au cours des trois dernières années, selon l’Organisation mondiale de la Santé Animale. Mais le plus inquiétant, aujourd’hui, c’est le fait, qu’à l’instar des autres virus, le H5N1 risque de traverser les frontières et d’entraîner non seulement des épisodes d’épizootie animale, mais également une nouvelle pandémie humaine.
Si les scientifiques redoutent, en effet, aujourd’hui, que la circulation de ce virus animal entraîne une mutation qui facilite non seulement la contamination de l’animal à l’humain, mais notamment celle entre les humains, pour l’heure, l’OMS se veut rassurante, estimant que le risque de transmission à l’humain à large échelle est « faible » et que la mise ne place de mesures telles que l’utilisation d’équipements de protection par les personnes en contact étroit avec les animaux permettrait de réduire le risque pour la santé humaine à large échelle.
En Tunisie, un dispositif national de prévention a été mis en place en 2006 par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche afin de prévenir la propagation de la « peste aviaire » chez les élevages fermiers. Il inclut, comme l’explique le manuel pratique édité par la Société Scientifique tunisienne de médecin vétérinaire avec la collaboration de la direction générale des services vétérinaires, les procédures à suivre qui prévoient, entre autres, le prélèvement d’échantillons chez les oiseaux migrateurs et le suivi ainsi que le contrôle des élevages suspects. Ce dispositif national doit-il à nouveau être réactivé ? On est en droit de se poser la question.