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Cours particuliers : Une autre approche est possible

En rappelant les réglementations relatives à l’organisation des cours particuliers ou de soutien, le ministère de l’Education avait voulu mettre les enseignants “fautifs” devant leurs responsabilités.

La Presse — Il est vrai que de prime abord, la mesure a fait son effet. Puisque, du coup, certains centres ont dû fermer et des enseignants ont carrément signifié à leurs élèves de marquer une pause provisoire en attendant que l’orage passe.
En fait, les parents ne sont pas, absolument, contre. Ils déplorent les dérives qui entachent ces cours et les tarifs de plus en plus exorbitants qui sont exigés par ces enseignants.
L’institution éducative publique y est peut-être pour quelque chose. Elle ne serait plus capable, à leurs yeux, de relever le défi d’un enseignement de niveau. C’est ce qui les pousse à se rabattre, systématiquement, sur ces cours d’appoint. Une façon comme une autre d’être rassuré quant à la qualité des apprentissages de leurs enfants

Pour un débat approfondi

Aussi est-il bon d’appréhender la question sous un autre angle que celui de la condamnation et de la sanction. Car le phénomène n’est pas propre à notre pays. Un débat approfondi ne serait-il pas utile ? Le fait de criminaliser l’opération en elle-même et de diaboliser ceux qui y sont impliqués est-il la solution ? Ne vaudrait il pas mieux chercher à organiser ces cours ? N’est-il pas temps de se rendre à l’évidence selon laquelle les enseignants ne sont plus une classe privilégiée ? Bien au contraire. D’ailleurs, la réaction des structures syndicales au communiqué du ministère de l’Education rappelant l’interdiction de ces cours s’inscrit dans ce contexte. La partie syndicale avait précisé que le recours à cet enseignement payant en dehors des établissements scolaires s’explique, entre autres, par la “détérioration du pouvoir d’achat” de cette catégorie de fonctionnaires.
Abstraction faite des arguments des uns et des autres, force est de constater que le phénomène est une réalité. En somme, un fait accompli, diraient certains.
Autant composer avec sans entrer dans la moindre confrontation. Il y aurait, pensent beaucoup de gens, une voie médiane.

Contraintes

On reconnaît que les enseignants, contrairement à d’autres catégories socioprofessionnelles, ne bénéficient pas d’avantages particuliers à leur métier.
Comme c’est le cas, par exemple, des agents de la Steg, de la Sonede, des sociétés de transport, etc. (transport gratuit, quota préférentiel pour la consommation d’eau ou d’électricité, etc.).
Ils n’ont pas les avantages octroyés à des professions libérales qui permettent l’achat d’un véhicule avec des facilités ou par le biais du leasing. Autrement dit, on ne prête qu’aux riches !
Il leur est interdit de travailler une fois à la retraite. Alors que d’autres fonctionnaires (dans le domaine judiciaire, par exemple) peuvent exercer une profession libérale une fois à la retraite.
Toutes ces contraintes et d’autres font qu’il y a un malaise dans la profession. Pis encore, leurs enfants qui suivent un enseignement supérieur n’ont pas droit à une bourse !
Cela pouvait être admis à une autre époque. Mais, maintenant c’est différent.
D’où la nécessité de revoir bien des dispositions pour améliorer les conditions matérielles de cette profession qui a beaucoup perdu de son aura. Il y aurait, malgré tout, une issue favorable qui permettrait aux uns et aux autres, en quelque sorte, de sauver la face.
Au lieu de “déclarer la guerre” aux enseignants qui dispensent des cours hors cadre, on pourrait trouver un compromis.
Il serait possible de permettre l’organisation de ces cours en coordination avec les enseignants concernés par le biais d’un contrat et d’un agrément du ministère. Ces enseignants s’engagent à respecter un ensemble de règles relatives aux tarifs, à l’inspection, etc.
Le rôle du ministère consisterait à établir une grille des tarifs selon le niveau des élèves (primaire, collège, lycée ou classes terminales). C’est, justement, ce qui existe déjà mais appliqué aux cours qui se déroulent dans les établissements scolaires publics.
Ces tarifs varient de 30 à 60D pour les 4 séances (2H la séance) selon la matière et les niveaux, bien sûr. Il n’est pas question d’imposer les mêmes paramètres aux cours particuliers hors des établissements scolaires publics.
De cette manière, il serait possible de freiner cette dérive dans les tarifs pratiqués dans les espaces hors contrôle.
Mais il est clair, de toutes les façons, que la question mérite d’être résolue de façon sereine et loin de toute confrontation.

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