Le rideau des JCC est tombé avec son lot de prix et l’enthousiasme du public. Ce dernier est hétérogène et se compose de plusieurs catégories, des curieux qui ne vont au cinéma qu’à l’occasion de ce rendez-vous, des cinéphiles qui regardent 3 ou même 4 films par jour. Cette fête n’a pas un souffle long, une fois terminée, ceux ou celles des amateurs qui ont envie de voir un, deux ou plus de films qu’ils ont manqués, n’ont pas de séances de rattrapage, hélas. La cause est claire, il n’y a pas assez de salles de cinéma pour satisfaire leur curiosité et…nourrir leur culture. Un coup d’œil en arrière nous apprend que notre pays qui comptait près de 5 millions d’habitants juste après l’indépendance était pourvu de plus de 100 salles sur tout le territoire, à Tunis, il y avait des cinémas du quartier français et d’autres petites salles de quartiers populaires ; décidément cela me renvoie à mon enfance, dans mon quartier du vieux Tunis, on était entouré de 4 salles, le patron du cinéma Lido laissait entrer gratuitement les enfants, des westerns, des péplums, j’en ai vus par dizaines. Il y avait en ville des cinémas spécialisés, l’un pour des films chantants, l’autre en films égyptiens ou indiens ( familial) etc. Anecdote : sur l’avenue Bouguiba, il y avait le cinéma Midi-Minuit qui projetait dès midi le même film, des familles entières venaient avec couffin et consommaient leur déjeuner en regardant et commentaient les scènes à voix haute ; des anecdotes de cette nature, il y en a à foison. Dans les années 80, le nombre des salles commençait à se réduire aussi bien dans la capitale, dans les banlieues que dans les grandes villes. Des salles fermées les unes après les autres dans l’indifférence totale. Actuellement, alors que la population dépasse les 12 millions d’habitants, le pays dispose de 34 salles réparties sur 7 gouvernorats uniquement, 17 gouvernorats n’en possèdent aucune. Les causes de ces disparitions sont nombreuses, il serait trop long de les énumérer, mais le principal coupable est le ministère de la Culture ou plutôt les responsables qui se sont succédé à la tête de ce département qui ont laissé faire les dégâts. Dans une récente rencontre entre écrivains et poètes de langue française, tenue en marge du Salon du livre à Yasmine Hammamet, un constat a été partagé par tous : chaque écrivain est le produit de ses lectures. J’ajouterais que chaque citoyen est le produit de sa culture. Et le cinéma ? Nos cinéastes dont les films ont eu des succès incontestables et obtenu des prix internationaux sont les produits de leur culture cinématographique (cinémas commerciaux, maison de la culture, ciné-clubs, etc). Faut-il conclure que l’absence de salles contribue à la crétinisation des esprits. Je ne suis pas loin de le croire.
-
Mes Humeurs – L’hommage de Garcin à Bastide
«Son excellence, monsieur mon ami», biographie romancée, éminemment littéraire et captivan… -
Mes Humeurs | Cuisine et dépendances
Taste Atlas, un site sérieux spécialisé en cuisine et référence pour les classements des c… -
Mes Humeurs – Ma ville, ma piscine
Dans la série d’humeurs sur ma ville, la piscine municipale du Belvédère, qui vient d’être…
Charger plus d'articles
-
On meurt toujours à Gaza !
AUJOURD’HUI 25 décembre, les chrétiens de par le monde fêtent Noël, le pape François multi… -
Mes Humeurs – L’hommage de Garcin à Bastide
«Son excellence, monsieur mon ami», biographie romancée, éminemment littéraire et captivan… -
Mes Humeurs | Cuisine et dépendances
Taste Atlas, un site sérieux spécialisé en cuisine et référence pour les classements des c…
Charger plus par Hamma Hannachi
-
Création d’un club de lecture à haute voix à Hammamet: Une initiative prometteuse
Découverte inattendue durant cette fin d’année ! Celle d’un «Club de lecture à haute voix … -
En solo à la Galerie Musk and Amber : Le beau, selon Samir Makhlouf
Une exploration intime et ouverte des dynamiques émotionnelles, où chaque tableau devient … -
4e championnat national de lecture à Kébili : L’urgence d’améliorer les infrastructures culturelles
Dans le cadre de sa visite au gouvernorat de Kébili, la ministre a pris connaissance de l’…
Charger plus dans Culture
Cliquez pour commenter