Accueil A la une Tunisie – Nouvel An : Entre traditions, contraintes économiques et opportunités de rassemblement

Tunisie – Nouvel An : Entre traditions, contraintes économiques et opportunités de rassemblement

Malgré l’inflation et la hausse des prix, chaque début d’année suscite des interrogations chez les citoyens : faut-il célébrer la nouvelle année et, si oui, quel budget y consacrer ? Les avis divergent, et notre reportage de terrain a permis de mettre en lumière les principales raisons derrière ces choix contrastés.

D’un côté, certains rejettent catégoriquement l’idée de célébrer le Nouvel An, invoquant des arguments d’ordre religieux. Pour eux, cette fête ne fait pas partie des traditions islamiques. “Je ne célèbre que nos fêtes religieuses, comme le Moulid, l’Aïd el-Fitr et l’Aïd el-Adha”, déclare un citoyen qui a voulu garder l’anonymat. Un avis partagé par Kamel, qui ajoute : “Les chrétiens participent-ils à nos fêtes religieuses ? Je ne pense pas. Donc, je ne vois pas pourquoi je devrais fêter la leur”.

D’autres, quant à eux, lient ce refus à la conjoncture économique. Avec la flambée des prix, accorder un budget à cette célébration ne semble pas prioritaire face aux dépenses familiales essentielles. Cependant, cet argument ne fait pas l’unanimité. “Quand on voit la foule dans les magasins et les pâtisseries, il est clair que le coût de la vie n’est pas un vrai frein”, observe une jeune dame.

De l’autre côté, certains considèrent cette occasion comme une opportunité rare de rassembler leurs proches, un moment de joie dans un quotidien dominé par les écrans et les technologies modernes.

“Je vois cela comme une belle tradition et une chance de réunir la famille pour partager rires et bonheur”, estime le jeune Iheb, un partisan de cette célébration.

Quant au budget, il varie considérablement en fonction des moyens financiers de chacune et de chacun. Certains se limitent à une enveloppe modeste d’environ 30 dinars, tandis que d’autres prévoient entre 150 et 200 dinars, voire plus.

“Je consacre un budget de 300 à 400 dinars, répartis entre 150 à 200 dinars pour le dîner, gâteau, chocolat, un peu par tout, et environ 200 dinars pour des cadeaux à offrir à ma mère ou à quelques proches”, explique de sa part Mohamed.

Ainsi, en Tunisie, le Nouvel An demeure une fête à la fois critiquée et célébrée, reflétant les contrastes d’une société en quête de repères entre traditions, réalités économiques et désir de convivialité.

Mohamed Atef Jabrallah

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