Accueil Culture « SEUL » — MONODRAME AVEC OUSSAMA KOCHKAR: L’acteur face au vide

« SEUL » — MONODRAME AVEC OUSSAMA KOCHKAR: L’acteur face au vide

Avec ce monodrame qu’il interprète, écrit et mis en scène par Walid Daghsni, il se lance dans cette nouvelle aventure périlleuse dans laquelle il se dévoile et s’explore.

La Presse — Jeudi soir au ciné-théâtre le Rio, Oussama Kochkar était seul sur scène. Seul, parce qu’il s’agit d’un monodrame et seul parce que c’est le titre choisi. La scène est vide, totalement nue, et s’y retrouver au centre sans appui, sans artifice, est un exercice complexe face auquel le comédien Oussama Kochkar s’est confronté avec courage.  Du métier, il en a, des expériences nombreuses aussi avec des metteurs en scène qui ont marqué de leur empreinte son parcours  qui ne cesse d’évoluer. Avec « Seul », un monodrame qu’il interprète, écrit et mis en scène par Walid Daghsni, il se lance dans cette nouvelle aventure périlleuse dans laquelle il se dévoile et s’explore. Dans un combat intense entre le passé et le présent, l’acteur oscille entre vengeance et pardon, hésitation et audace. Seul à bord de son poids lourd, il parcourt les routes de sa mémoire, chargé du fardeau des souvenirs et de photos anciennes qui l’empêchent d’oublier. Face à l’absurdité de son destin, il lutte pour redonner un sens à sa vie.

Ce récit intime explore les ruptures et les pertes qui ont marqué l’acteur, dans son pays en transition. Il s’interroge : comment avancer dans une vie morcelée ? Peut-on retrouver un sens dans un pays en pleine mutation, où persistent les échos d’un passé révolu ?

« Seul »,  il plonge au cœur des fractures de l’âme humaine. Entre résilience, reconstruction  et quête de renouveau, il offre une réflexion sur la capacité de se réinventer dans un monde à reconstruire.

Oussama porte un texte qui ne lui appartient pas, mais avec lequel il partage, sens et pensée.

Avec son énergie et son corps, il propose une incarnation d’un personnage aux contours peu définis. Le texte, chargé d’images et de souvenirs qui se bousculent, tente de tracer un parcours entre l’acteur et le personnage. Ces frontières imprécises rendent parfois la lecture peu évidente, nous avons eu du mal à saisir les limites entre la fiction et la réalité, entre ce que Oussama porte comme charge émotionnelle et ce que le personnage lui inspire.

Dans cette démarche brumeuse, seul l’acteur remplit l’espace, seule sa charge porte le poids du récit et endosse les tumultes d’une existence racontée. Le travail proposé repose  beaucoup sur l’acteur, sur son jeu, sur son émotion, le texte et la mise en scène sont là pour le pousser dans ses retranchements, le public reste saisi par sa présence et sa force à retenir l’attention, mais un fil reste perdu dans l’ensemble. Celui qui emporte, celui qui guide et celui qui tisse une trame essentielle dans ce rapport de l’intime.  Entre l’acteur et le personnage, ce fil se perd rompant l’essentiel du consensus, une démarche voulue et assumée fort probablement à laquelle manquent certains éléments pour pouvoir y adhérer.

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