Accueil Société Gafsa- Pau (France) Partenariat médical: De grands pas franchis

Gafsa- Pau (France) Partenariat médical: De grands pas franchis

Ce partenariat est ainsi converti en actes de générosité bénévolement initiés dans un élan de soutien continu. Alors, l’Afraht a tenu parole et honoré ses engagements. De nouvelles perspectives se profilent à l’horizon 2025.

Comme l’indique son nom, l’Association franco-tunisienne des Pyrénées Atlantiques (Afraht 64) est une ONG qui travaille sur la Tunisie et pour la Tunisie, l’aidant à subvenir à ses besoins nécessaires en matière de développement, de recherche scientifique et de santé. Son président, Mohamed Ferchichi, natif de Testour au Nord-Ouest du pays, vivant depuis longtemps à Pau en France, n’a jamais oublié ce que sa patrie attend de lui. Et là, il y a mille et une manières d’aider son pays. 

Mission médicale à Gafsa

Après la révolution, il s’est consacré, volontiers, à lui faire dons. Rappel pour l’histoire : autant de convois humanitaires en matériels de santé et équipements médicaux ont été acheminés vers les hôpitaux de Béja, Testour, Boussalem et Aïn Draham. Toujours au rendez-vous, l’Afraht n’a jamais failli à son devoir d’aide et de solidarité. Au moment où le coronavirus s’installa sévèrement sous nos cieux, frappant de plein fouet notre système de santé, elle a répondu à l’appel d’urgence lancé par nos autorités sanitaires. Ainsi, ses interventions avaient également touché l’hôpital régional de Gafsa « Houcine Bouzayène», en le dotant des concentrateurs d’oxygène, oxymètres de pouls, masques à oxygène et masques réutilisables. Ceci étant, en vertu d’un accord de jumelage avec l’hôpital de Pau.

Signé en janvier 2017, cet accord bilatéral a déjà posé les jalons d’une coopération sanitaire qui s’est manifestement traduite par un fructueux échange de visites et partage d’expériences et de connaissances. Et ce n’est pas tout. Ce partenariat est ainsi converti en actes de générosité bénévolement initiés dans un élan de soutien continu. Alors, l’Afraht a tenu parole et honoré ses engagements. «A ce titre, une délégation médicale de l’hôpital de Pau, composée de deux pédiatres, un gynécologue, une sage-femme, deux puéricultrices et  d’un addictologue, s’est rendue, du 3 au 9 du mois écoulé, à l’hôpital de Gafsa, où elle a accompagné ses professionnels dans l’acquisition des connaissances supplémentaires en matière des spécialités précitées», nous a appris M. Ferchichi, chef de la mission. Un grand intérêt a aussi été porté sur la formation des techniciens hospitaliers de Gafsa sur les équipements médicaux.

L’agenda 2025 bien chargé

A vrai dire, cet état des lieux aurait besoin d’intervention in situ pour faire changer la donne et parer au plus urgent. Cela puise dans des disciplines fort sollicitées, à savoir la pédiatrie, la gynécologie obstétrique et l’addictologie, afin d’améliorer les prestations de santé fournies par l’hôpital de Gafsa. La visite du mois dernier a également permis de renforcer la coopération en matière de filières aussi vitales que la maternité, la néonatalogie et l’addictologie, et ce, pour la santé de la mère et de l’enfant, mais également pour le traitement des comportements addictifs.

Et pour cause. L’agenda 2025 s’annonce bien chargé : «Il a été convenu que les professionnels identifiés de l’hôpital de Gafsa auront, prochainement, à bénéficier d’une formation immersive au sein des services de périnatalité, de gériatrie et d’addictologie, à l’hôpital de Pau», affirme le président de l’Afraht, promettant, de surcroît, la mise en place d’un programme d’action dédié à l’addictologie, spécialité qui n’est certes pas en vogue en Tunisie. Et ce, alors que la stratégie nationale de prévention a buté sur deux obstacles : «D’un côté, un obstacle législatif dû à la non-reconnaissance de l’addiction comme une maladie chronique. Et de l’autre côté, le manque de données épidémiologiques fait que les initiatives mises en place sont d’efficacité limitée», selon les deux protagonistes de ladite stratégie, Pr Hajer Skhiri et son confrère Nabil Ben Salah, respectivement directrice de l’Institut national de santé publique (Insp) et membre de la Société tunisienne d’addictologie.

Un témoignage d’une coopération fructueuse

Par ailleurs, le débat instauré à Gafsa avait, encore une fois, remis sur le tapis la pénurie de médecins spécialistes notamment dans les régions intérieures. Néonatalogie et gériatrie, à titre d’exemple.

Dans cet ordre d’idées, il importe d’apporter l’assistance requise à la vie de la mère et à son bébé, ainsi que les soins de santé à leur fournir en phase d’accouchement et après naissance. Et là, l’on ne doit guère oublier le nombre des femmes enceintes qui ont été victimes de défaillance médicale ou d’un certain manque en équipements hospitaliers. Ce qui exige une prise en charge périnatale beaucoup plus rapprochée et une meilleure qualité de soins gynéco-obstétriques. Idem pour la gériatrie, cette spécialité liée au traitement des pathologies de la vieillesse a toujours été le parent pauvre de la santé publique. Une formation dans ce domaine est de nature à améliorer davantage la prise en charge intégrale des personnes âgées.

D’autres axes de coopération en phase de concertation, le renforcement de l’hôpital de Gafsa en matériels médicaux et les échanges d’expériences dans le domaine de la réanimation et la cancérologie. Ce projet de jumelage n’aurait pas vu le jour sans l’aide de l’Afraht et de son président, mais aussi grâce à la détermination de tous les partenaires tunisiens et français. Le ministère tunisien de la Santé la Direction générale de l’offre de soins (Dgos-France), l’ambassade de France en Tunisie, la Nouvelle Région Aquitaine, ainsi que les deux hôpitaux concernés, tous sont engagés à mener ce projet à bon port. «Voilà un bon témoignage d’une coopération internationale fructueuse qui lui confère des dimensions humanitaires plus larges et des valeurs civilisationnelles nobles», commente Dr Farhat Chelbi, Coordinateur de ce partenariat et chef du service de médecine interne à l’hôpital régional de Gafsa.

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