Accueil Culture Le film «Mé el Ain» de Meryam Joobeur : Drame, intrigue et magie

Le film «Mé el Ain» de Meryam Joobeur : Drame, intrigue et magie

Des avant-premières à partir de demain puis une sortie en salle à partir du 15 janvier pour le premier long métrage de fiction de Meryam Joober. La première mondiale a eu lieu à la Berlinale 2024, a reçu le Prix de la meilleure réalisation au Festival de Hong Kong, le Grand Prix au Festival de Taipei, et le prix Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique) aux JCC 24. Une esthétique troublante pour un drame dans le nord-ouest de la Tunisie rurale. Au casting, Salha Nasraoui, Mohamed Hassine Grayaa, Malek Mechergui, Adam Bessa et Dea Liane.

La Presse — Where do i belong to? ou « Mé El Ain », premier long-métrage de Meryem Joobeur, est un drame qui fait suite à Brotherhood ( Ikhwène), le court-métrage multiprise de 2018 de Meryam Joobeur. Avec ce drame, elle signe une fiction  sur une tentative de réconciliation familiale dans un  contexte post-révolution en Tunisie.

Aïcha, une mère tunisienne douée de rêves prophétiques, vit dans une ferme rurale avec son mari Brahim et ses trois fils. La vie d’Aïcha et Brahim est complètement bouleversée après le départ de leurs fils aînés, Mehdi et Amine, à l’étreinte violente de la guerre.

Quelques mois plus tard, Mehdi rentre chez lui avec Reem, une femme enceinte. Le niqab et le silence de Reem perturbent profondément Brahim. Aïcha, quant à elle, accueille Mehdi et Reem dans la maison et jure de les protéger à tout prix. Le retour de Mehdi déclenche d’étranges événements dans le village. Aïcha doit affronter les limites de son amour maternel afin de mettre fin à l’obscurité grandissante.

« L’aventure du film a commencé en février 2017 de la manière la plus improbable qui soit, se souvient la réalisatrice. Il a commencé par un voyage en voiture à travers le nord de la Tunisie avec mon directeur de la photographie et collaborateur créatif de longue date, Vincent Gonneville. Nous avons roulé sans direction précise et, un jour fatidique, nous avons rencontré deux frères, Malek et Chaker Mechergui, alors qu’ils menaient les moutons de leur père au pâturage. En poursuivant notre voyage, nous avons découvert que dans cette région de la Tunisie, surtout après la révolution tunisienne, un nombre important d’hommes étaient partis en Syrie pour rejoindre Daech. (…) J’ai commencé à penser aux familles des jeunes hommes qui partent, au déchirement, à la honte et à l’immense confusion qu’elles éprouvent. Motivée par ces réflexions, j’ai écrit le scénario pour un court métrage qui explore cette perspective et j’étais déterminée à ce que Malek et Chaker jouent dans le film. Et nous avons tourné Brotherhood en 2018. Pendant le tournage, mon attention s’est portée sur les personnages féminins au sein de la famille — la mère et l’épouse syrienne ramenée à la maison par le fils. Cette fascination a donné naissance au long métrage «Mé el Aïn», explique Meryam Joobeur, la réalisatrice et scénariste du film.  Rappelons que Meryam Joobeur est une scénariste et réalisatrice américano-tunisienne basée à Montréal, au Canada. Elle est diplômée de l’École de cinéma Mel Hoppenheim de Montréal. Son premier film Gods, Weeds & Revolutions (2012), explorant la mémoire à travers la maladie d’Alzheimer et la révolution tunisienne, a été projeté à l’international, remportant plusieurs prix, dont le meilleur documentaire canadien au festival du film documentaire, Doxa.

Elle a tourné à Montréal son 1er court métrage fiction, Née dans la tourmente / Born in the Maelstrom (2017), qui fait le tour des festivals. Son second court métrage fiction, Brotherhood (2018), a fait sa première mondiale au TIFF 2018 et a remporté le Tanit d’Or 2018 aux JCC. Elle travaille actuellement sur trois projets de long-métrage, dont Roman Ruins et une version longue de Brotherhood.

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