Le ministère de la Santé de l’État de Louisiane a annoncé le décès d’un patient américain infecté par la souche H5N1 de la grippe aviaire. Il s’agit du premier cas mortel humain connu aux États-Unis attribué à ce virus.
Selon les autorités sanitaires de Louisiane, le patient, dont l’identité n’a pas été révélée, a été hospitalisé le 18 décembre après avoir été en contact étroit avec des poulets et des oiseaux sauvages. Âgé d’environ 65 ans, il souffrait de problèmes de santé chroniques qui ont accru sa vulnérabilité face à une forme grave de la maladie.
D’après les données des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), environ 70 personnes ont été infectées par le virus de la grippe aviaire aux États-Unis depuis avril 2024. La plupart des cas concernent des agriculteurs en contact direct avec des volailles ou des troupeaux de bovins laitiers, où le virus s’est largement propagé. Malgré cela, les autorités fédérales et étatiques affirment que le risque pour la population générale demeure faible.
Les CDC rapportent que l’épidémie actuelle de grippe aviaire, apparue chez les volailles en 2022, a entraîné la mort de près de 130 millions d’oiseaux sauvages et domestiques. Par ailleurs, 917 troupeaux de bovins laitiers ont été infectés.
L’analyse du virus prélevé sur le patient décédé en Louisiane révèle qu’il appartient au génotype D1.1. Ce type a récemment été détecté chez des oiseaux sauvages et des volailles dans l’État de Washington, ainsi que dans un cas grave survenu chez un adolescent en Colombie-Britannique, au Canada.
Ce génotype diffère du génotype B30.3, actuellement prédominant dans les troupeaux de bovins laitiers aux États-Unis, et généralement associé à des symptômes humains bénins, tels que la conjonctivite.
Un signal d’alerte pour les experts
Les CDC surveillent attentivement l’évolution du virus, cherchant des signes indiquant une éventuelle capacité de transmission interhumaine accrue. À ce jour, aucun élément ne prouve que le virus peut se propager facilement d’une personne à une autre. Cependant, les experts soulignent que les travailleurs manipulant des oiseaux, des volailles ou des bovins, qu’ils soient professionnels ou amateurs, restent les plus exposés.
Pour Jennifer Nuzzo, épidémiologiste et directrice du Centre des épidémies de l’Université Brown, ce décès représente un avertissement sérieux. « C’est un rappel tragique de ce que les experts redoutent depuis des mois : le H5N1 est un virus mortel », a-t-elle déclaré.
Bien que les autorités insistent sur le faible risque pour le grand public, ce premier décès soulève des questions sur la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de surveillance pour éviter une éventuelle crise sanitaire.