LA nouvelle approche économique nationale prônée par le Président de la République a fait de la consolidation des ressources propres et la valorisation du compter-sur-soi l’une des priorités stratégiques de l’étape actuelle.
Cette nouvelle vision, déjà bien en marche, après les multiples et importantes réformes de notre politique de développement, repose également et dans une large proportion sur la consolidation du positionnement de la Tunisie sur la scène internationale et surtout la promotion de nos intérêts économiques à l’étranger. Et c’est bien là l’une des principales missions de nos différentes structures diplomatiques.
En effet, les enjeux et les nouvelles exigences du marché international tiennent compte aujourd’hui d’une diplomatie économique efficace, voire agressive. D’ailleurs, en recevant, le 3 janvier, le ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Tunisiens à l’étranger, le Président de la République a affirmé que «la diplomatie tunisienne repose sur des principes solides et doit désormais connaître un rayonnement accru à l’international». Elle «ne doit pas, de ce fait, se limiter aux relations bilatérales ou multilatérales, mais doit s’étendre à un domaine économique dynamique et ouvert sur le monde».
Nos diplomates sont, en effet, tenus par la responsabilité sensible de servir, en permanence, l’attractivité de notre environnement des affaires et d’en être, en quelque sorte, des porte-voix.
Car, face à un contexte international fort concurrentiel, nos diplomates doivent s’outiller d’arguments solides pour «défendre» la fiabilité de l’environnement tunisien, mieux faire connaître ses atouts et ses avantages préférentiels, et mettre en valeur ses mérites, tout en ciblant, bien entendu, les activités à forte valeur ajoutée et les industries de pointe.
Cette sensibilisation est d’autant plus urgente que le volume des investissements étrangers a accusé, ces dernières années, un coup de ralentissement significatif, ce qui s’est traduit par un manque à gagner assez conséquent pour l’économie tunisienne.
Nos diplomates sont aussi investis d’une mission capitale de soutien à nos exportations. Ils doivent constituer de ce fait un point d’entrée à nos entreprises pour mieux imposer leurs offres sur le marché international. Et cela est tout à fait possible pour peu qu’ils mettent en place les outils d’accompagnement adéquats. Pour bien mener cette mission, la diplomatie nationale doit assurer également une veille économique permanente au niveau du marché international, ce qui lui permettrait d’observer, de quantifier et d’analyser les nouveaux enjeux. Une disposition indispensable à nos industriels pour pouvoir anticiper, à temps, les nouvelles tendances et agir ainsi en conséquence.
Il s’agit, somme toute, d’une politique d’influence reposant sur un réflexe économique bien éveillé.
Toutefois, pour qu’elle soit mise en application, cette politique de promotion et d’amélioration de l’attractivité de l’économie nationale ne doit pas être, comme le réaffirme, à chaque fois, le Chef de l’Etat, conditionnée, en aucun cas, par des diktats internationaux ou encore des tentatives d’ingérence.