La Croatie, récemment intégrée à l’Union européenne et à l’espace Schengen, fait face à une pénurie croissante de main-d’œuvre, un défi auquel de nombreux pays européens sont confrontés. Pour soutenir son développement économique et répondre aux besoins pressants de certains secteurs, le pays met en place des stratégies visant à attirer des travailleurs étrangers.
Si ces efforts sont évidents en Croatie, cette dynamique concerne également des pays comme la Tunisie et d’autres nations d’Afrique du Nord, où de nombreux talents, reconnus à l’échelle internationale dans divers secteurs, quittent leurs frontières pour chercher des opportunités à l’étranger.
En effet, en 2024, la Croatie a enregistré un nombre record de permis de travail délivrés, illustrant une tendance généralisée à travers l’Europe de plus en plus marquée par la recherche de main-d’œuvre internationale. Selon les estimations, 171.000 permis de travail ont été délivrés entre janvier et octobre 2024, une augmentation de 14 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre pourrait même atteindre 200.000 à la fin de l’année. Ces données, bien que spécifiques à la Croatie, reflètent une tendance plus large, observable dans des pays comme la Tunisie, où la migration de main-d’œuvre vers l’étranger se renforce chaque année.
Une économie transformée par l’immigration étrangère
Avec la création d’environ 50.000 nouveaux emplois en 2024, la Croatie témoigne d’une croissance impressionnante, mais cette dynamique est intimement liée à l’immigration de travailleurs étrangers. À mesure que la population active du pays diminue, le recours à des talents internationaux devient une nécessité pour combler les déficits dans des secteurs clés comme l’hôtellerie, le tourisme, la santé et la construction qui connaissent un manque de main-d’œuvre qualifiée.
L’industrie hôtelière, moteur clé de l’économie croate, peine à recruter des cuisiniers, serveurs et agents d’accueil. Le secteur de la santé recherche des infirmiers et médecins spécialisés, et le secteur de la construction a besoin de maçons, électriciens et ouvriers qualifiés.
Face à cette situation, les besoins en main-d’œuvre étrangère deviennent urgents en raison de la diminution de la population active dans ces pays. En Croatie, les projections démographiques prévoient une perte de 100.000 habitants dans les prochaines années, un phénomène qui se retrouve également dans d’autres régions du monde. Ce phénomène incite les gouvernements à intensifier leurs efforts pour recruter des talents internationaux.
Sur un autre plan, les chiffres confirment que les transferts d’argent des travailleurs étrangers en Croatie ont dépassé 1 milliard d’euros entre janvier et septembre 2023, et que ces derniers ont atteint près de 3 milliards d’euros depuis 2021, ce qui illustre l’impact direct de cette immigration sur l’économie. Ces transferts soutiennent non seulement l’économie des pays d’origine des travailleurs, mais participent également à la stabilité économique croate, et pourraient jouer un rôle similaire dans d’autres pays.
Des politiques pour attirer encore plus de talents internationaux
Afin de faire face à cette pénurie, la Croatie pourrait mettre en place des politiques encore plus incitatives. Cela pourrait inclure la simplification des démarches administratives pour les travailleurs étrangers, des incitations financières et l’amélioration des conditions de travail. Cette dynamique de recherche de talents étrangers pourrait permettre à ce pays de renforcer sa compétitivité et de garantir une croissance durable. L’Afrique, avec son réservoir de talents, pourrait aussi devenir un acteur clé dans ce processus de mobilité internationale de la main-d’œuvre.