Les dernières pluies diluviennes de la nuit de jeudi à vendredi 17 de ce mois, en grande quantité ayant même dépassé les 50 mm, ont mis à nu une infrastructure de base mal en point.
La Presse — Que de pluies se sont abattues sur le pays vendredi dernier ! Beaucoup de régions, au nord-ouest et du centre-ouest du pays, se sont réveillées sous un manteau de neige, sur fond d’un froid glacial qui sévit, déjà, sur tout le territoire. De l’eau a coulé sous les ponts, sans que l’on apprenne à saisir la leçon et agir à temps.
Sous nos cieux, ce climat hivernal pluvieux, qui rappelle de mauvais souvenirs, a dû mettre toutes les instances de secours, les commissions de lutte contre les catastrophes naturelles, ainsi que les autorités locales et régionales, en état d’alerte, afin d’intervenir en cas d’urgence. Car ces dernières pluies diluviennes tombées, dans la nuit de jeudi à vendredi 17 de ce mois, en grande quantité ayant même dépassé les 50 mm, ont mis à nu une infrastructure de base mal en point. Elles ont provoqué des crues d’oueds, des embouteillages et le blocage de certains axes routiers, isolant des maisons et des quartiers. Le temps était d’autant plus menaçant que les cours ont été suspendus le même jour dans les gouvernorats de Siliana, Kasserine, Béja, Le Kef et Bizerte.
Aucune région n’est à l’abri
Et même dans le Grand-Tunis, le trafic routier a également été perturbé, créant désordre et anarchie. La circulation est ainsi devenue infernale, alors que des citoyens n’ont eu aucun point d’accès ni à leur domicile ni à leur lieu de travail. A cela s’ajoutent les chutes de neige et la vague de froid qui ont gravé la situation et affecté le rythme d’approvisionnement des bouteilles de gaz, ce qui a causé, dans certaines zones reculées, une pénurie dans leur distribution. Raison pour laquelle le Chef de l’Etat a pressé les autorités régionales concernées à déployer un surcroît d’efforts en vue de parer à l’urgence et prendre en charge les sinistrés.
Toutefois, les intempéries à Tunis et dans les régions ne sont plus un évènement inédit. Les citoyens commencent à s’habituer à de telles catastrophes naturelles . Combien de fois, l’on en a vécu dans la douleur ? Et pourtant, rien n’est fait en politique d’aménagement et de planification urbaine. Vétustes et défaillantes, nos infrastructures de base ne résistent plus aux aléas du climat. Même quand il ne pleut pas abondamment, les flux d’eau risquent souvent de provoquer des dégâts. L’état des lieux fait froid dans le dos. Aucune région n’est à l’abri des risques d’inondations. A la moindre alerte météo, la peur d’éboulements et de crue des eaux gagne les habitants, jusque dans les contrées éloignées.
Quand l’anticipation fait défaut !
Certes, l’erreur est humaine, mais l’anticipation fait toujours défaut. L’action municipale est remise en cause, d’autant plus que le ministère de l’Equipement est aussi pointé du doigt. Sinon pourquoi les mêmes scénarios se répètent aussi gravement ? Pourquoi le drame d’hier, on le vit encore aujourd’hui ? Faut-il vivre le cauchemar plusieurs fois pour que nos responsables passent à l’action ?
Et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, on aurait dû agir à temps pour remettre de l’ordre dans nos stratégies de développement des infrastructures, suivant un plan global d’aménagement urbain dans toutes les régions.