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Vie associative : Le défi des bénévoles de Sallakta

La Presse — Entendue il y a une dizaine de jours dans la rubrique « vie associative » d’une radio privée, l’interview d’une responsable de l’association dite Sallakta Nature qui se présente comme une « association avec une équipe de bénévoles travaillant sur la pollution plastique des plages et dans la nature dont l’objectif est de changer les mentalités et d’impliquer les citoyens »

Cette organisation a pour siège la localité côtière de Sallakta, dans le gouvernorat de Mahdia. Interrogée par notre jeune consœur sur les débuts de son action au sein de cette organisation, l’invitée a expliqué dans quelles circonstances son initiative avait démarré. Cela avait commencé par une action qu’elle avait entreprise en compagnie d’un autre acteur et qui consistait, chaque dimanche, à se rendre sur la plage de leur ville, l’une des plus belles de Tunisie mais qui, hélas, et à l’instar de la plupart des plages du pays, se transformait petit à petit en décharge pour toute sortes de déchets. Armés de gants et de grands sacs, ils se mettaient, une heure durant, à ramasser tout ce qui leur tombait sous la main, en particulier du plastique sous toutes ses formes.

Usant même de la provocation, ils n’hésitent pas à apostropher leurs concitoyens pour dénoncer leur passivité

Leur persévérance a fini par accrocher l’attention de quelques familiers de cette plage qui, après avoir fait meilleure connaissance avec ces dévoués du dimanche, ont décidé de se joindre au couple. Et sont devenus assidus à ce rendez-vous hebdomadaire. Pressentant un intérêt plus étendu au sein de la population, les initiateurs ont décidé de recourir aux réseaux sociaux pour porter à la connaissance du public le plus large la nature de leur action. Ils ont entrepris d’agir sur deux axes : la sensibilisation et l’incitation à l’action. Ils se sont mis à diffuser des photos et des vidéos sur les souillures que les riverains et les vacanciers affligeaient à une côte à faire pâlir de jalousie des sites naturels bien plus réputés. Usant même de la provocation, ils n’hésitent pas à apostropher les usagers pour dénoncer leur passivité en leur lançant, par exemple : « Venez découvrir notre belle région de Sallakta, son charme et ses vacanciers qui, en ce jour de vote et de Fête de la mer, sont fiers de vivre dans ses poubelles » et de montrer des estivants étendus sur le sable autour d’un conteneur débordant de déchet !

Parallèlement, l’association a ouvert grand la porte à la participation des citoyens à cette action qui n’a cessé de prendre de l’ampleur en annonçant à l’avance les rendez-vous hebdomadaires en en désignant l’heure et le point de ralliement. Inutile d’épiloguer sur le succès de la formule qui est devenue pour ainsi dire le sport local favori au point que la plage de Sallakta est redevenue la plus belle de la région. Bien plus : l’initiative a été reprise par les localités du voisinage, même celles qui ne sont pas dotées de plage ! Et on ne voit aucune raison pour qu’elle ne s’étende pas, de proche en proche, à tout le pays. Et prouver l’efficacité de l’engagement citoyen face à l’inanité bureaucratique.

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