Accueil Culture Au gré de la 10e édition des journées Musicales de Carthage: Ces JMC bouillonnantes

Au gré de la 10e édition des journées Musicales de Carthage: Ces JMC bouillonnantes

Les JMC, ce sont principalement des rendez–vous musicaux inratables pour les artistes et les férus de musique à Tunis. Les concerts se succèdent dans trois salles différentes, mais aussi en plein air à l’avenue Habib-Bourguiba. Les JMC Street fédèrent leur public spontanément et gratuitement, sur trois jours, mais la manifestation se vit aussi autrement…

La Presse— Les Journées musicales de Carthage battent leur plein depuis l’après–midi du samedi 18 janvier. Les préparatifs s’organisent dans l’enceinte de la salle de l’Opéra pour accueillir convives et artistes lors de la cérémonie d’ouverture. Directives, cris, rires et mouvements se font sentir… un peu partout. L’effervescence musicale se propage.

Dans le hall de la Cité, se mettent en place les JMC Market avec leur panoplie d’artisans venus, en partie, de pays voisins. Avec leurs équipes, ils s’installent et mettent en valeur leur différents stands. Les produits exposés racontent un instrument rare, un patrimoine musical, venu d’ici ou d’ailleurs, des vêtements, goodies et bijoux revisités, ou encore des vinyles rares et des cassettes «Vintage». Le marché a ouvert ses portes peu de temps avant l’ouverture officielle. Les visiteurs passants se sont rués vers les créateurs et les discussions ont afflué : l’une à propos du saut dans le temps et de l’usage des appareils avant l’ère du numérique, l’autre sur un design qui fait fureur auprès des jeunes mélomanes et de la communauté «Street Art» spécifiquement.

Un autre point de vente met en honneur la Palestine, à travers les morceaux que sa créatrice vend : babioles, boucles d’oreille, accessoires… Une autre vendeuse tamazigh fait la promotion de l’instrument musical rare qu’elle ramène de son village natal, utilisé par les femmes tamazighs du sud de l’Algérie et dans des régions subsahariennes. Toute une culture touareg est à portée de main. Cette dynamique crée une ambiance unique pré-JMC. Toujours dans l’enceinte de la Cité de la culture, la manifestation cède la part belle à la Réalité Virtuelle ou au volet VR, indispensable à la modernisation des arts en 2025. Ainsi le spectateur pourra découvrir ou vivre d’une manière immersive et virtuellement des concerts organisés dans différents endroits du Grand-Tunis et d’ailleurs. De l’avenue Habib-Bourguiba, à la Médina de Tunis en passant par une oasis, les aperçus se suivent, mais ne se ressemblent pas, tout comme le genre musical écouté.

Ainsi, l’expérience s’entend certes, mais se vit en 6 tons, 4 cabines bleues et en 360⁰, accessibles gratuitement à tous les festivaliers. Les concerts de rue interpellent et valorisent des artistes éclectiques. Ainsi, après leur passage sur la scène de l’Opéra le 18 janvier 2025, les «Ars Nova Napoli», groupe de musique italien, ont eu du mal à s’emparer de la scène de l’avenue Habib-Bourguiba devant une foule impatiente de les découvrir. Les difficultés du direct surgissent, mais ne gâchent en rien l’intérêt du public pour leur arrivée. Le lendemain, FBK (Faten Ben Khaled), jeune rappeuse tunisienne montante a séduit la foule avec un set dirigé par la DJ «Rouh» — Roua Bida. L’après-midi du 20 janvier 2025 était dansante et rythmée pour les passants. Dans une disposition scénique peu pratique pour rassembler le public autour de l’artiste. La prestation s’est tout de même achevée sous les applaudissements et l’enthousiasme des personnes présentes. L’énergie sur scène que dégage FBK ne passe pas inaperçue : elle happe. La poète-rappeuse séduit une jeune génération passionnée et ses concerts reflètent son ascension progressive. Jeune et passionnée, ses créations nouvelles feront écho. Place ensuite à la rappeuse marocaine Widad Mjama, accompagnée d’EPI. Le duo fera des «Aïta» à la chaîne pendant plus d’une heure de live. «Aïta» est synonyme pour les deux artistes de morceaux musicaux revisités avec leur touche.

«Aïta mon amour», leur projet sublime les auditeurs de passage. Leur registre puise dans le répertoire maghrébin, le modernise et rend hommage à une culture bédouine d’une richesse exceptionnelle. Les artistes l’universalisent. Le duo s’est déjà produit sur la scène du festival de Dougga en 2024.

Une ambiance «Stambali» 100% tunisienne déferle sur Tunis dans l’après–midi du 21 janvier avec le projet «Stambali fusion» de Belhassen Mihoub. Ainsi, l’artiste entraîne son public dans une performance de 40 mn qui fusionne (comme son titre l’indique), esthétique et sonorités populaires, mélangées à du blues et du jazz, au fil de séquences visuelles et musicales attractives. Autre point fort de cette 10e édition, ce sont les musiciens programmés. Les connaître c’est comme découvrir des cultures, et des univers autres, ou même voyager. Les masterclasses et les panels se déroulent les matinées : une aubaine pour les professionnels.    

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