Face à la recrudescence de la délinquance et à l’inquiétude des citoyens, les forces sécuritaires viennent d’arrêter un grand nombre d’individus faisant l’objet de mandats d’amener.
La Presse — Malgré les moyens sophistiqués employés par les citoyens pour protéger leurs biens et malgré les nombreuses rondes policières, les vols à la tire, en plein jour, par des clochards circulant en scooter, ne cessent d’augmenter de jour en jour. Ainsi, ces individus, ayant pris soin de consommer des stupéfiants pour se donner du courage, commettent des braquages en toute quiétude, face à l’indifférence des citoyens qui n’osent réagir par peur d’être malmenés.
Amel B., 29 ans, jeune femme d’affaires à qui on a arraché son sac dans les souks, n’en revient pas encore : «Malgré mes cris et mes appels au secours, le voleur indigne a gardé son sang-froid, n’ayant aucun scrupule, a achevé son forfait me privant de mon smartphone, de mon porte-feuille, de mes clés et surtout des photos de mes proches, sans oublier d’autres effets personnels. Depuis ce jour-là, je suis au bord de la dépression, je fais des cauchemars, je ne dors plus. En fait, je ne suis ni ici, ni là, ni moi-même, ni une autre, rien qu’une machine à tuer le temps…»
Elle se tait pour pleurer et poursuit avec beaucoup de détresse : «Je me sens sans recours, je me sens impuissante contre cette angoisse qui s’empare de moi chaque fois que je vais faire des courses… Les rues me semblent hostiles. La plupart des gens que je rencontre sont peut-être des ennemis. Je me sens seule, dédaignée, perdue… Et même si le soleil brille, sa lumière n’a pas assez de vigueur pour tenir les choses à distance. Elle m’écrase. La plupart de mes proches m’ont conseillée d’aller voir un psychiatre…».
Trois grands braquages
et de graves blessures
Notons dans ce contexte que durant les 10 derniers jours, trois audacieux braquages ont ébranlé toute la ville de Kairouan. En effet, des malfrats cagoulés et munis d’armes blanches n’ont pas hésité à blesser gravement des employés travaillant dans une supérette (Kairouan-Nord), dans une boutique de keftagi et dans un restaurant (Kairouan-Sud) pour s’emparer de la caisse et arracher par la force les smartphones des clients qui faisaient leurs courses.
Résultat : des gens innocents hospitalisés pour recevoir les soins nécessaires alors qu’ils étaient sur leur lieu de travail…
Heureusement que les forces sécuritaires ont pu, en peu de temps, arrêter la plupart des coupables qui vont être déférés devant la justice.
Par ailleurs, nous apprenons que, durant la semaine qui vient de s’écouler et jusqu’au soir du 20 janvier, les unités sécuritaires ont arrêté un grand nombre d’individus aussi bien dans la médina de Kairouan que dans d’autres délégations. Ces individus font l’objet de mandats d’amener. D’ailleurs, par la même occasion, de grandes quantités de drogues et d’armes blanches ont été saisies. Cette action, qui entre dans le cadre d’une opération sécuritaire ciblée, s’inscrit dans les efforts visant à lutter contre les atteintes à l’ordre public et à appréhender les individus recherchés pour des actes criminels.
Vigilance des citoyens
Il va sans dire que beaucoup de Kairouanais, surtout dans les quartiers résidentiels, ne cessent de vouloir protéger leurs domiciles souvent visités en leur absence. Ainsi, outre l’installation de caméras de surveillance et l’achat de chiens de garde, les citoyens acquièrent des fenêtres et des portes en fer forgé, dont le prix a triplé, et ce, pour se prémunir contre les pilleurs de plus en plus experts dans le choix de la logisitique idéale pour réussir leurs forfaits. En outre, des escrocs branchés innovent chaque jour et exhibent leur savoir-faire en matière de racket pour agir en toute quiétude sans peur d’être attrapés.