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«Kamer standards» aux JMC: Du jazz à la camerounaise

Reprendre d’anciennes chansons traditionnelles camerounaises en les arrimant aux standards internationaux du jazz. Car, si l’on remonte à l’histoire du jazz, on trouve qu’il s’est nourri de la tradition africaine qui a fait évoluer constamment cette musique.

La Presse— Après une tournée très réussie de 70 spectacles en Chine, les artistes passionnés de jazz qui commencent à se faire un nom à l’échelle internationale ont livré une prestation  enthousiasmante de leur projet «Kamer standards » dans le cadre des JMC.

La chanteuse Gaelle Wondje a été accompagnée de Patrick Tawembe à la basse, Samy Mahop au clavier, Haoussa Drums à la batterie et Fobertwandja au saxophone.    

Le nom du groupe, étymologiquement né de la jonction de «Jazz» et «constellation », traduit la  vocation et la force stellaire de ces étoiles réunies en constellation autour d’un concept inédit : reprendre d’anciennes chansons  traditionnelles camerounaises en les arrimant aux standards internationaux du jazz. D’ailleurs, si l’on remonte à l’histoire du jazz, on trouve qu’il s’est nourri de la tradition africaine qui a fait évoluer constamment cette musique.

La chanteuse et le saxophoniste de «Jazzstellation» ont présenté au début du concert cette vocation née d’une volonté de redonner un coup d’éclat aux chansons emblématiques du patrimoine musical de leur pays et de les faire connaître à grande échelle. À travers ces reprises, ils ont aussi pour ambition de populariser le jazz comme genre musical et de le rendre plus accessible au public partout où ils se produisent sur scène. Pendant un peu moins d’une heure, le groupe a fait le tour de 14 chansons de légendes camerounaises qui constituent le projet «Kamer Standards». Le public nombreux a  fortement apprécié les morceaux de musique africaine «jazzéfiée» qui ont certainement communiqué le génie musical du groupe et nous ont transmis une approche innovante de la culture camerounaise. La voix de Gaelle Wondje a été particulièrement envoûtante dans les mélodies comme pour les titres plus rythmés à la fin du show. Le saxophoniste au souffle impétueux a également généré des torrents d’applaudissements.

Avec leur énergie sur scène et les propos lancés en français entre les titres pour sympathiser avec le public, ils ont réussi à gagner le cœur des festivaliers venus en masse découvrir ce mélange musical audacieux.

Cependant, comme les titres interprétés étaient en langue camerounaise, à l’exception d’une seule chanson en français, on aurait aimé que le groupe nous explique le thème de chaque chanson afin de nous renseigner davantage sur leur culture  qui n’est pas très connue dans notre pays. La barrière de la langue n’a pas empêché le public d’entrer en communion avec les musiciens. La foule s’est levée pour s’approcher de la scène et danser à la fin du spectacle, reprenant haut et fort en chœur un refrain en camerounais. La musique n’est-elle pas un langage universel qui, au-delà des origines, traverse le cœur ? Le show de «Jazzstellation» est certainement marquant en dépit de sa durée relativement  courte. Rappelons que pour les JMC, les artistes en provenance de 19 pays sont accueillis jusqu’ à aujourd’hui 24 janvier. Cet événement culturel de grande envergure offre l’opportunité de découvrir des surprises musicales inédites de la Tunisie et d’ailleurs. Les longues files d’attente devant les salles presque archicombles à chaque spectacle témoignent de la passion des Tunisiens pour la musique de qualité.

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Charger plus par Amal BOU OUNI
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