A vrai dire, c’est une taxe de trop à payer, gratuitement, pour n’avoir rien en échange. Alors que l’on aurait dû en tirer le meilleur parti et bénéficier de prestations routières de qualité.
La Presse — Propriétaires de véhicules, à vos vignettes auto ! Ce sera, d’ailleurs, bientôt d’aller payer cette fameuse taxe de circulation 2025, en guise d’impôt annuel versé pour avoir le droit de rouler. Soit une contribution des usagers au financement des infrastructures routières. Et ça se passe ainsi, chaque année, sans broncher, du fait que l’application de la loi obéit, certes à la règle des devoirs et droits que l’on doit strictement respecter. Ce qui n’est pas toujours évident.
Loin des normes en vigueur !
Dans le cas d’espèce, la vignette auto en est un exemple édifiant. A vrai dire, c’est une taxe de trop à payer, gratuitement, pour n’avoir rien en échange. Alors que l’on aurait dû en tirer le meilleur parti et bénéficier de prestations routières de qualité : des routes bien entretenues, des panneaux d’indication clairs et convenablement posés, des virages signalés et bien d’autres qui répondent aux conditions de sécurité routière. Au contraire, nos routes, mal aménagées, ne sont pas parfaitement carrossables, des nids-de-poule au beau milieu des chaussées et des tronçons en chantier à n’en plus finir. Dans la nuit, faute d’éclairage public souvent en panne, on roule comme si on marchait sur des œufs, au risque de sombrer dans des trous ou perdre le contrôle dans un tournant serré. Sans pour autant oublier les soi-disant autoroutes dont la réalisation n’a jamais été de bonne facture, et encore loin des normes en vigueur.
Parlons-en ainsi, l’état de l’infrastructure routière représente, déjà, un danger bien réel, mais banalisé. Et seuls les usagers en paient, plus souvent, les frais : «1.139 décès causés par 5.529 accidents de la route recensés au cours de l’année écoulée », selon les statistiques de l’Observatoire national de la sécurité routière (Onsr). Que de pertes en vies humaines et de blessés annuellement enregistrés sur nos routes et autoroutes toujours pointées du doigt. Certains les qualifient des tronçons de la mort.
Les contribuables ne sont guère convaincus
Alors, pourquoi paie-t-on cette taxe de circulation ? A-t-elle encore sa raison d’être ? A quoi servira-t-elle, en l’absence d’une contrepartie en termes d’efficacité et de sécurité ? Bien que la loi de finances 2025 n’ait pas majoré les tarifs de la vignette auto, cela n’a pas, quand même, convaincu les contribuables. Mécontents, ils demandent que l’on investisse dans l’infrastructure routière pour justifier de tels impôts de trop. Donnant- donnant, c’est bien ça ! Surtout quand on sait qu’en 2023, la recette des vignettes a dépassé les 400 millions de dinars pour un parc automobile de près de 2,5 millions de véhicules dont 50% ont plus de 10 ans.
Qu’à cela ne tienne ! L’essentiel est de voir, en retour, des résultats concrets. Où sont les contributions des usagers ? Autant dire, qu’a-t-on fait de ces importants revenus versés dans les caisses de l’Etat ? Ces payeurs de taxe ont, certes, le droit d’en toucher les dividendes requis. Cela consiste, selon eux, dans la maintenance périodique des ponts et chaussées, l’entretien des kilomètres de routes classées et des pistes rurales dans un état vétuste. A cela s’ajoute la réalisation d’autres ouvrages facilitant la circulation des véhicules.