Accueil Culture Le concert de Big Sam aux JMC: La Palestine dans nos cœurs

Le concert de Big Sam aux JMC: La Palestine dans nos cœurs

Ses fans tunisiens n’ont pas manqué l’occasion d’assister à son show, l’accompagnant en chants et en rythmes dans tous ses titres qu’ils ont vivement réclamés. Ses chansons, qui allient rythmes classiques et influences modernes, parlent d’amour, de luttes personnelles, mais aussi des défis et de la survie.

La Presse — «Peut-on aimer un pays, Qui n’est même pas un pays? Un pays, Dont on n’a jamais foulé le sol

Un pays avec lequel on n’a, Pour tout lien physique, Qu’une lampée d’huile d’olive, Parsemé de zaâtar, Qui caresse le gosier, Qui enchante les papilles de sa verdeur.

Un pays, Dont on regarde de vieilles photographies, Le coeur battant, En cherchant le visage de ses ancêtres, Au détour d’une ruelle de Jérusalem

Peut-on aimer un pays que tant de gens autour de soi, Se réjouissent de voir brûler

Un pays défiguré englouti par la corrosion d’un seul mot: «Terroriste»

Un pays d’enfant radieux, Transformés en pantins mutilés, En cadavres poussiéreux.

Un pays dont le nom à lui seul constitue une offense, Dont le drapeau peut mener au commissariat

Dont les habitants pèsent moins qu’une plume sur la balance des vies humaines.

Peut-on aimer un pays, Dont même vos amis semblent ignorer la part de douceur?

Un pays qui vous rend suspecte, Qui vous isole dans le tremblement de votre effroi, Dans le chagrin qui vous réveille la nuit, Dans l’infinie litanie de souffrances trop vertigineuses pour que l’esprit les saisisse

Peut-on aimer un pays, Entêté, qu’il serait si facile de renier mais qui nous interdit de l’oublier?

Un pays qui vous appelle, Qui vous oblige, Un pays qui vous demande de mettre à l’abri ses trésors

Quand vient l’heure inexorable de la destruction.», Déclamait avec émotion, il n’y a pas longtemps, l’essayiste franco-suisse, Mona Chollet.

On aime ce pays dont on espère ardemment fouler le sol, libre et libéré. On aime ce pays dont on a tant en commun: l’huile d’olive et bien plus encore… On aime ce pays et les enfants de ce pays. D’où qu’ils viennent, on se réjouit de leur présence parmi nous, pour leur tendre la main et chanter  avec eux à l’unisson.

Et ce fut le cas, jeudi soir, lors du concert du chanteur palestinien Big Sam dans le cadre de la 10e édition des Journées musicales de Carthage. Ils étaient nombreux, entre fans et autres personnes sensibles à la mère de toutes les causes, à venir accueillir l’artiste hip-hop, arborant avec solidarité des drapeaux de la Palestine et des Koufiya.

Big Sam, de son vrai nom Samer Sawan, fait partie de la diaspora palestinienne. Il est né en Palestine en 1988. Il a fait ses études aux Etats-Unis où il réside actuellement. Passionné de rap et de hip-hop depuis son jeune âge, il a commencé, comme tout rappeur débutant, par écrire ses textes dans sa chambre avant de commencer à les mettre en rythme en 2010. Il est aujourd’hui un artiste confirmé sur la scène arabe.

Et ses fans tunisiens n’ont pas manqué l’occasion d’assister à son show, l’accompagnant en chants et en rythmes dans tous ses titres, entre autres: Borken, Jewbini, Law Tadh7aki, Qooli, Bethoun, Tawarikh, ya Gamar et Haifa qu’ils ont vivement réclamés. Ses chansons, qui allient rythmes classiques et influences modernes, parlent d’amour, de luttes personnelles, mais aussi des défis et de la survie du peuple palestinien.

«Ma mère ne m’a pas cru quand je lui ai annoncé que j’allais venir en Tunisie! Hier encore je jouais tout seul dans ma chambre…Je sais à quel point vous autres Tunisiens aimez la Palestine!», a déclaré sur scène Big Sam, très ému par l’accueil du public qui avait hâte de chanter avec lui son fameux titre dédié à Ghazza «Law mara bas» prévue pour la fin du concert, mais qu’il a quand même lancé dès le début à la satisfaction des présents.

Sur une très belle scène baignée de lumières, avec Dj et Vjing, Big sam a chanté, soutenu par des effets sonores et autres agrémentations vocales, pour Ghazza qui, après 470 jours de génocide,  commence à peine à dresser le compte de ses morts et de ses traumatismes. Free Palestine, clamaient en chœur Big Sam et son public tunisien. Free Palestine!

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