C’est dans sa maison de La Marsa que Sinda Belhassen exposait l’autre soir. Un événement qu’elle voulait festif, accompagné de musique et joliment convivial. L’artiste avait, quant à elle, une autre raison : ce qu’elle présentait, déclarait-elle, n’était pas le travail abouti et complet qui pourrait être présenté dans une galerie, mais un cheminement, un parcours…
La Presse — Que faut-il penser de cette nouvelle approche des artistes qui décident d’exposer chez eux, dans leur maison, leur atelier ou leur lieu de travail ? La tendance est actuelle, et de plus en plus fréquente, on a pu la remarquer. S’éloignant des galeries ayant pignons sur rue, pour diverses raisons, nos artistes, jeunes ou confirmés tentent de nouvelles approches, et le public, curieux, ou peut-être peu familier des cimaises et plus à l’aise dans ces lieux plus intimes, suit généralement le mouvement.
C’est dans sa maison de La Marsa que Sinda Belhassen exposait l’autre soir. Un événement qu’elle voulait festif, accompagné de musique et joliment convivial. L’artiste avait, quant à elle, une autre raison : ce qu’elle présentait déclarait-elle n’était pas le travail abouti et complet qui pourrait être présenté dans une galerie, mais un cheminement, un parcours, les différentes étapes et évolutions de recherches esthétiques autour du thème du portrait.
Et c’est en cela que l’exposition était intéressante et émouvante. Sinda Belhassen nous offrait l’opportunité d’entrer dans l’intimité de son travail, dans le huis clos de son atelier. Nous étions derrière la fenêtre, à la regarder travailler par-dessus son épaule.
De pièce en pièce, du rez-de-chaussée à l’étage, tout au fil des 200 œuvres qu’elle acceptait de nous montrer, nous suivions l’évolution de sa quête, les variations de son regard, les essais de support, de matériaux.
Les 200 portraits qu’elle affichait, ni tout à fait semblables, ni vraiment différents, obsessionnels dans la répétition, révélaient la patience, la constance, l’exigence, l’obstination du geste sans cesse répété jusqu’à obtenir satisfaction.
Et ce n’est qu’à ce moment- là que Sinda Belhassen acceptera d’exposer en galerie.
En attendant, elle nous invite à découvrir chez elle, sans formalité, les différentes étapes, esquisses, recherches, expériences de son travail.